Pour un «état de droit»

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Un nombre important d’avocats a pris part à la marche qui a eu lieu avant-hier dans la ville de Tizi Ouzou. Les robes noires ont voulu surtout, par cette action, exprimer leur position par rapport à la tenue de l’élection présidentielle, le 12 décembre 2019, comme annoncé officiellement par le chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah. S’étant déroulée sur le trajet habituel qu’empruntent les manifestants, cette marche a vu la participation de centaines d’avocats relevant du Barreau de Tizi Ouzou. Cela prouve que l’appel de l’Ordre des avocats local a eu un écho favorable.

Durant leur marche, les robes noires de la ville des Genêts ont mis en avant plusieurs slogans dont les principaux exigent un changement radical du système et rejettent l’élection du 12 décembre 2019. Il convient par ailleurs de rappeler que les avocats s’étaient d’abord rassemblés devant la Cour de justice, sise à l’entrée ouest de la ville, pour ensuite se constituer en plusieurs carrés avant d’amorcer leur périple, en empruntant le boulevard Larbi Ben Mhidi.

Tout le long du parcours qui a les a mené au tribunal du centre-ville, ils n’ont pas cessé d’exprimer leur soutien au combat pacifique du peuple, en faveur d’un changement de système pour permettre à une véritable démocratie de jaillir en Algérie et du coup tourner définitivement la page des vingt ans de gouvernance de l’ancien système. «Pour une Algérie libre et démocratique» a été l’un des plus importants mots d’ordre de cette marche. Les robes noires ont aussi exprimé leur refus de voir la tenue d’une quelconque élection avant «l’assainissement» de la scène politique et l’offre de garanties plus palpables quant à la tenue d’une véritable élection transparente qui ne serait pas entachée de fraude, comme appréhendé par pas mal d’observateurs et d’acteurs politiques.

Dans une déclaration rendue publique, en marge de leur marche, les avocats de Tizi Ouzou ont réitéré leur soutien indéfectible au mouvement populaire visant à changer l’ancien système et à mettre en place un Etat moderne avec des institutions efficaces. Il est à signaler qu’en plus de cette marche, ils ont observé une journée de grève, jeudi dernier. A Béjaïa, les avocats du Barreau ont manifesté en force, avant-hier, au chef-lieu de wilaya, pour réitérer leur attachement indéfectible aux revendications du hirak, à savoir : «Le départ du système», «Le refus d’une élection sans une véritable transition démocratique» et «La libération des détenus d’opinion».

La marche des robes noires s’est ébranlée vers 10h de la Cour de Béjaïa, en direction du siège de la wilaya, avec comme slogans : «Dawla madania machi 3askaria» et «Ulac l’vot ulac». Ces deux slogans phares du mouvement populaire, né le 22 février, ont été scandés à plusieurs reprises par les avocats du Barreau de Béjaïa, tout le long de leur marche. Les marcheurs ont également brandi des pancartes et banderoles sur lesquelles était écrit, entre autres : «Avocats aux côtés du peuple», «Pour un Etat de droit», «Oui pour la liberté de manifester pacifiquement», «La République au-dessus de tout», «Pour une justice indépendante et un juge libre», «Non à la violence contre les manifestants pacifiques», «Libérez les détenus d’opinion !» et «Pour un Etat civil».

Par ailleurs, dans une déclaration rendue publique, à la veille de cette marche, l’Ordre régional des avocats de Béjaïa (ORAB) a réitéré «son adhésion aux revendications populaires exprimées par le peuple pacifiquement depuis le 22 février 2019 et son attachement aux résolutions de l’Assemblée générale tenue à Béjaïa, le 7 juillet dernier». En outre, le Barreau de Béjaïa dénonce «toutes les manœuvres ayant mené au revirement et au renoncement aux engagements pris pour accompagner et soutenir le mouvement populaire». Dans le même sillage, l’ORAB a exprimé son «refus de toute participation à l’autorité indépendante des élections», installée récemment.

A. M. /B. S.

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