Prendre les choses par leur bon bout

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Par S Ait Hamouda

Que l’on croie ou pas en l’incommensurabilité de notre espoir, il en va, pour l’espérant, de s’attendre à de gros risques. D’une part, l’incongruité d’une espérance démesurée et, d’autre part, pour l’excès d’enthousiasme qui nous mine à chaque fois que l’on convoque ses souhaits à l’agora de nos attentes éperdues. Cela ne veut pas dire que la place la plus souhaitable est au désespoir.

Loin de moi cette idée saugrenue, mais il faut savoir raison garder, ce qui veut dire qu’il faut tempérer l’ambiance, entre les deux, espoir et désespoir. Nonobstant, il faut de la sagesse dans tout cela et il faut une égale mesure de sévérité. À ceci près la sévérité ne règle, en ce moment, rien, sauf à vouloir faire de sa générosité, un plat que tout le monde refuse et n’en veut pas. A

voir de plus près le méli-mélo, on ne sort pas indemne de l’opération. Reste qu’il y a des questions auxquelles il faut répondre par des demi-réponses. C’est-à dire dire «ben oui ou non» demi-mesure que l’on formule à l’emporte-pièce sans prendre le contre-pied de ceux qui veulent entraîner les Algériens dans des voies sans issues, cloisonnées, fermées et qui portent en eux le venin empoisonnant tout l’environnement qu’il soit naturel, organique ou végétal.

Il semble que l’opportunité est mal prise en compte, à l’instant où l’on réfléchit à son dénouement tout simplement parce qu’elle puise son essence dans l’à peu près. On demeure fixé sur ses desiderata jusqu’à l’heure déterminant le salut pour tout Algérien.

C’est ce qu’on appelle faire le pied de grue dans l’attente d’un Godot providentiel qui viendra prendre notre «poireautage» pour ce qu’il n’est pas. A moins de tromper notre attente avec des lectures impassibles et de peu d’intérêt. C’est ce qui entretient beaucoup de patience, dans la mesure où l’on sombre, de gré ou de force, dans la noyade, pourvue que la providence nous envoie un sauveur.

Rien ne sert à servir pour servir des oboles insignifiantes pour feinter les vivants comme les mortels, d’un don consacré par nous au ciel. Rien ne sert de tergiverser, il faut savoir prendre les choses par leur bon bout.

S. A. H.

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