Satisfaction des candidats et stress chez les parents

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Hier, premier jour des épreuves du baccalauréat, les candidats ont exprimé leur satisfaction à la sortie de différents centres d’examen à Tizi Ouzou.

Avant la fin de la première séance de la matinée, consacrée à l’épreuve de langue et littérature arabes, ils étaient des dizaines de candidats et de parents à se rassembler à l’entrée du lycée Fatma N’Soumer sis au centre ville de Tizi-Ouzou.

A première vue, l’ambiance était plutôt décontractée. Les visages étaient souriants et les éclats de rires étaient audibles de loin. Liza, une candidate rencontrée sur place, affirme : «Le sujet d’arabe est plus facile que celui de l’année dernière, les questions étaient abordables et directes». Cette jeune fille, qui passe le baccalauréat pour la deuxième fois, explique son échec par des problèmes personnels : «L’année dernière je n’étais pas concentrée. J’ai vécu des problèmes personnels qui m’ont bouleversée. Mais cette année, en revanche, je me suis bien préparée, l’expérience de l’année dernière m’a même été bénéfique et j’ai privilégié la révision en solo», explique-t-elle.

Sa copine Melissa, qui passe le baccalauréat dans le même centre, n’est pas du même avis. Pour elle, la préparation s’est faite en groupe, avec sa sœur et des voisines, elles aussi candidates. «On a travaillé ensemble durant l’année et aussi pendant la période de révision. On a fait ensemble plusieurs sujets et on s’est aidées mutuellement à mieux assimiler certaines difficultés», nous confie-t-elle.

Pas loin, l’on remarquait des candidats visiblement populaires, ils paraissaient très à l’aise et sereins. Il s’agit, apprend-on, d’Ourak Kamel et son ami connu sous le nom de Yanis Kartel. Ces deux jeunes candidats ont leur propre vison des choses. Kamel, qui passe l’épreuve pour la première fois, tout comme son ami d’ailleurs, dit n’avoir aucun stresse, avoir son baccalauréat ou pas, n’est pas une question «existentielle» pour lui. «Cet examen est certes important pour moi, mais pas pour rentrer à l’université, c’est plus pour avoir le diplôme du Bac pour m’inscrire dans une école privée. Je peux le faire avec le niveau de terminale mais je préfère le diplôme», raconte-t-il. Il explique : «Je ne vois pas mon avenir à l’université car ce n’est pas forcément synonyme de réussite. Je veux faire réseau et système informatique. Je préfère le faire dans une école privée, on voit comment ça se passe à l’université avec les grèves et le chômage après l’obtention de diplôme. Cela ne m’intéresse pas», affirme-t-il.

Pour son ami Yanis, l’épreuve est plutôt facile : «Franchement, je ne prends pas trop à cœur les choses. Si je l’ai tant mieux, sinon ce n’est pas grave. Je ne me mets aucune pression». Il nous a expliqué que son implication dans le mouvement populaire, comme tous les jeunes de son âge, n’a pas influé sur ses études et la préparation du baccalauréat: «Les marches se déroulent les vendredis et l’année scolaire fut stable, sans trop de perturbations», affirme-t-il.

En plus des lycéens, la présence des parents à l’entrée du lycée était également remarquable, voire imposante. Un constat qui n’échappe pas à Kamel, qui trouve cette habitude «mauvaise et pesante» sur le candidat. «Le candidat, après l’examen, a besoin de se retrouver seul ou avec ses amis, il faut le laisser respirer. Si ça s’est bien passé c’est tant mieux, sinon il faut le laisser tranquille pour qu’il se concentre sur la suite. Ça ne changera rien, l’essentiel c’est l’accompagnement pendant l’année», assure-t-il.

Mme Mellal Nacera, qui attendait son fils, nous confiera : «Mon fils passe le bac pour la deuxième fois. Mais cette année, il est plus sérieux et prend les choses, très à cœur, il s’est donné à fond et s’est bien préparé. L’année dernière, il était négligeant, l’adolescence y est aussi pour quelque chose». M. Hadj Arab, un papa d’Ath Ouacif, visiblement stressé, nous dira : «Mon fils, je l’ai libéré et lui ai tout facilité», avant d’expliquer : «Mon fils, pourtant bon élève et sérieux, ne voulait pas étudier, on se chamaillait d’ailleurs beaucoup à cause de ça. Il refusait, avec un groupe de ses camarades, d’aller au lycée. Il se plaignait de la qualité de l’enseignement que lui dispensaient ses enseignants. J’ai essayé de comprendre, j’ai été voir ses enseignants, le directeur de son établissement, mais je n’ai pas trouvé de réponse à mes interrogations», regrette-t-il, reconnaissant lui avoir payé des cours de soutien à la maison et émettant le vœu que cette histoire n’influencera pas négativement le rendement de son fils.

Pour l’épreuve de l’après-midi, on a constaté qu’elle était considérée comme «peu importante» par les lycéens. Il s’agissait des sciences islamiques qui n’ont pas un coefficient élevé et ne constituant donc pas un enjeu pour les élèves des filières scientifiques que nous avons croisés. Leur esprit était déjà à l’épreuve d’aujourd’hui, les mathématiques, tant «redoutées, notamment par les candidats des filières scientifiques.

Pour r appel, quelque 18 000 candidats, dont quelque 5000 candidats libres, se sont présentés hier aux 70 centres d’examens que compte la wilaya de Tizi-Ouzou.

Ce nombre important est encadré par quelque 5000 personnes. Un dispositif sécuritaire de 500 policiers a également été déployé à travers les différents centres. Le directeur de l’éducation de la wilaya de TiziOuzou a affirmé, hier, qu’aucun cas de retardataire n’a été enregistré, expliquant cela par «la fluidité dans la circulation» assurée par les services de sécurités.

Aujourd’hui, deuxième journée de l’examen, les candidats subiront donc l’épreuve des mathématiques et celle de l’anglais.

Kamela Haddoum.

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