Exposition et défilé de mode à Aït Yahia Moussa

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C’est à l’initiative du directeur de la maison de jeunes du chef-lieu et du collectif des femmes qui y travaillent que l’occasion a été donnée, avant-hier, aux dizaines de femmes exerçant dans les différents domaines de célébrer leur journée. Cette structure culturelle fut parée pour l’occasion exclusivement aux couleurs féminines. En plus des coupures de presse et autres affiches relatant le combat de toutes les femmes courageuses que compte cette commune rurale, des femmes venues des quatre coins de la municipalité ont exposé les fruits de leur labeur. Il y avait des robes kabyles, des plats culinaires de la région (lemessen, lekhefef, thamthount), des gâteaux orientaux et des poteries. La coiffure était également au rendez-vous. Les organisateurs ont prévu un défilé de mode qui a donné la chance à des femmes de présenter différents habits. L’une d’entre elles est venue de Sidi Ali Bounab, commune de Timezrit : « Je ne suis sortie d’aucun centre d’apprentissage ni d’aucune école spécialisée. J’ai appris ce métier chez moi. J’ai plusieurs années d’expérience et mes produits sont vendus et j’ai toujours des commandes », nous dira-t-elle. L’autre femme courage est une coiffeuse. Mademoiselle Kaci, après un début dans un salon à Draâ Ben Khedda, a eu l’idée d’ouvrir son salon à Aït Yahia Moussa. « Je suis très contente de la journée. Elle nous permet d’échanger nos expériences et nos idées. Franchement, en dépit de toutes les difficultés que j’ai rencontrées au début, je me suis battue à fond. Et aujourd’hui, Dieu merci, je réussis très bien. L’essentiel aussi est  d’avoir toutes ces clientes qui viennent des zones rurales pour se coiffer. Moi aussi, j’ai formé d’autres jeunes filles qui me sont toutes reconnaissantes », nous dit-elle. Et de lancer cet appel: « je saisis cette occasion pour lancer cet appel en direction des autorités locales de mettre à ma disposition un local spacieux non seulement mieux pratiquer mon métier, mais surtout pour dispenser des formations à d’autres filles ». Enfin, mademoiselle Tebaâ Katia, une autre jeune couturière, semble elle aussi déterminée à renforcer davantage son atelier. « Personnellement, je n’ai pas eu de problèmes car mes parents m’ont beaucoup encouragée. Pour le moment, l’activité est très rentable. En plus de la robe kabyle traditionnelle, nous avons en parallèle la robe kabyle moderne. J’appelle mes consoeurs à préférer notre habit à celui importé d’ailleurs surtout de Turquie et autres pays. C’est notre fierté. C’est notre culture. Il faut absolument le sauvegarder », nous explique-t-elle. Si la quasi totalité des présentes étaient jeunes, il y avait également des vieilles dames venues des villages, toutes vêtues de leurs robes traditionnelles et de leurs foulards à fleurs. Pour ces grands-mères, les choses ont beaucoup évolué : « Nos filles ont plus de chance que nous. Maintenant, elles font des études. Al Hamdoullah, nous avons des enseignantes, des avocates, des couturières, des journalistes…Notre combat durant la guerre n’a pas été vain. Je pleure de joie quand je les vois aujourd’hui bien habillées. Contrairement à nous qui avions souffert des affres du colonialisme », nous dira Nna Hadjila. Au terme de cette journée festive, des fleurs et des cadeaux ont été offerts aux participantes dans les différentes activités. 

Amar Ouramdane 

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