Hier lundi et pour la deuxième journée consécutive, la ville de Bouira donnait des allures d’une ville morte. En effet, le mouvement de grève initié par plusieurs coordinations syndicales, au début de la semaine, s’est poursuivi hier et a même touché de nouveaux secteurs, à l’image des directions des moudjahidine, des travaux publics, du foncier et des ressources en eau. La cité administrative, qui regroupe plusieurs administrations publiques, était aussi complètement paralysée par cette fronde.
Les étudiants de l’université « Akli Mohand Oulhadj » se sont joints hier à ce mouvement, et ont même procédé à la fermeture de la majorité des départements des deux campus de cette université. Dans certaines facultés, les étudiants ont même boycotté les examens de rattrapage ou du premier semestre prévus pour hier. Aussi la majorité des établissements scolaires du chef-lieu de la wilaya et des daïras de M’chedallah, Lakhdaria, Haizer et Bechloul, était paralysée par une grève des enseignants.
Le secteur de la justice était aussi paralysé hier par une grève des greffiers, des avocats et des auxiliaires de la justice. Ces derniers ont même organisé un rassemblement hier matin devant la cour de justice de Bouira. Pour rappel, les fonctionnaires grévistes ont soulevé des revendications pour une transition démocratique et l’élection d’une assemblée constituante qui sera chargée de rédiger une nouvelle constitution plus démocratique.
Ces fonctionnaires ont aussi réclamé le départ de quatre hauts responsables de l’Etat, qui sont les présidents de l’assemblée populaire, du conseil de la nation, le nouveau chef du gouvernement ainsi que le président du conseil constitutionnel : « Pour marquer le début d’une phase de transition démocratique, il est nécessaire d’opérer des changements à la tête de ces quatre institutions importantes.
Ces responsables qui ont été nommés par l’ancien président de la République ne peuvent pas assurer une véritable transition démocratique. Aussi, est-il indispensable d’aller vers une assemblée constituante souveraine et représentative, qui sera chargée de rédiger la nouvelle constitution pour la nouvelle République. Nous réclamons aussi le départ du gouvernement de M. Bedoui et l’installation d’un gouvernement de transition qui fera le consensus au sein de la population.
Nous appelons également, le chef de l’état-major à s’impliquer pour garantir la réussite de ce processus de transition », nous expliquera hier, un syndicaliste de la direction des ressources en eau de Bouira. Il est utile de préciser enfin, qu’une grandiose marche sera organisée aujourd’hui mardi dans la ville de Bouira. Cette marche à laquelle ont appelé les étudiants de l’université de Bouira et les fonctionnaires de différentes administrations, s’ébranlera du principal campus de l’université jusqu’au siège de la wilaya de Bouira.
En plus des revendications pour une transition démocratique et l’élection d’une assemblée constituante, les participants soulèveront des revendications pour le lancement de poursuites judiciaires à l’encontre ‘’des responsables de corruption et de détournements à l’échelle locale et nationale’’.
Oussama Khitouche