Des milliers de citoyens de la wilaya de Béjaïa, hommes, femmes, jeunes, moins jeunes et même des personnes âgées, ont marché, hier, dans les principales artères de la capitale des Hammadites, à l’appel des Forces de l’alternative démocratique de Béjaïa, pour réclamer «Le départ du système» et «une Algérie nouvelle». «Aujourd’hui (hier, NDLR), nous marchons pour une Algérie nouvelle, où les droits de l’Homme et les libertés fondamentales seront respectés. Nous en avons marre de ce système despotique», tempête une jeune manifestante.
Drapés du drapeau national et de l’emblème amazigh, les marcheurs ont scandé, à tue-tête, tout au long du parcours de leur marche, des slogans hostiles au système et défavorables à l’organisation de l’élection présidentielle, projetée pour le 12 décembre prochain. «Ulac l’vot ulac», «Dawla madania machi 3askaria» (État civil et non militaire), «Djazaïr Houra démocratia» (Algérie libre et démocratique), «Echaab yourid Isqat Gaïd Salah» (Le peuple veut la chute de Gaïd Salah), «Les généraux à la poubelle»… ont crié les manifestants à gorge déployée.
Le mot d’ordre de grève générale a été également largement suivi par plusieurs secteurs de la fonction publique, notamment dans les communes et l’éducation. Notons que les Forces de l’alternative démocratique de Béjaïa comptent en son sein plusieurs syndicats, dont le SATEF, le SNAPAP, ainsi que le CLA, l’UGCA et le Collectif des enseignants et travailleurs de l’université de Béjaïa. Les manifestants, venus des quatre coins de la wilaya, et qui ont massivement déferlé au centre-ville dès les premières heures de la matinée, se sont dispersés dans le calme à la fin de leur marche. Un peu plus loin, dans la ville historique de Kherrata, l’on a vibré, hier encore, sous le rythme d’une nouvelle marche populaire exigeant la libération des détenus d’opinion, arrêtés lors des différentes manifestations antisystème. L’un d’eux, Rahmoun Fodil, enfant de la région, est poursuivi pour «attroupement illégal et port de drapeau étranger». Son procès, qui devait se dérouler hier au tribunal de Kherrata, a été finalement reporté au 10 octobre.
B. S.