Forte demande !

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Compte tenu des récentes augmentations des prix des carburants, beaucoup d’automobilistes ont opté pour le GPL (Gaz de pétrole liquéfié), qui coûte seulement 9 DA le litre dans les stations-service, mais l’offre est en deçà de la demande.

À Bouira, à l’instar des autres wilayas, ce gaz connaît une grande réussite et les propriétaires de véhicules se bousculent dans les points de conversation, afin d’installer les bouteilles de gaz dans leurs véhicules. Une ruée qui a provoqué dans un premier temps, une hausse des prix d’installation des kits GPL, qui sont passés tout récemment de 3 à 6 millions de centimes.

A noter que les clients doivent prendre rendez-vous et attendre de longs mois avant de voir leur tour arrivé, au niveau des stations spécialisées pour la reconversion. Leur calvaire ne s’arrête pas là puisque depuis plusieurs mois, ceux qui roulent au GPL sont confrontés au manque de ce carburant, au niveau des stations-service de la wilaya. Une grande pression principalement due à l’augmentation incessante du nombre de véhicules roulant au GPL à Bouira. Cette pression est aussi causée par les faibles capacités de stockage de ce produit dans les stations-service.

En effet, la majorité des pompes à essence ne sont toujours pas dotées de pompes de GPL, ce qui explique la ruée quotidienne des automobilistes vers les grandes stations. A titre d’exemple, au niveau du chef-lieu de la wilaya, une seule station-service est dotée d’une pompe GPL. A cet effet, d’importantes files d’attente de véhicules sont observées sur place, quotidiennement. Même scénario à la daïra de Bechloul, traversée par l’autoroute Est-Ouest, où une seule station-service sur les cinq qui existent est dotée d’une pompe GPL. Face à cette faible offre, les automobilistes, afin d’éviter d’attendre de longues heures devant les stations-service, préfèrent parcourir plusieurs kilomètres pour faire le plein en gaz.

Ainsi, cette pression sur le GPL s’est généralisée et touche actuellement toute la wilaya. D’autre part, dans la daïra d’Aïn-Bessem, qui dispose de quatre stations-service, toutes situées sur la RN18 et dotées de stations GPL, d’importantes files d’attente de véhicules sont également observées quotidiennement. D’ailleurs, elles débordent souvent sur la Route nationale, gênant la circulation automobile et provoquant des embouteillages, en plus du risque d’accidents.

Selon certains automobilistes de la région, il est devenu difficile de faire le plein en GPL, ces derniers temps : «La situation est devenue insoutenable depuis le mois de juillet. Chaque jour, d’interminables files d’attente se forment devant les stations-service et des centaines d’automobilistes attendent pendant de longues heures pour faire le plein en GPL. En plus de cette pression, les pompes ne sont pas alimentées en gaz d’une manière permanente et des cas de pénurie sont souvent signalés dans notre région. Comme cela a été le cas durant les jours de l’Aïd, où le GPL était introuvable dans toutes les stations-service de la région. Personnellement, je me lève chaque jour à 4 h pour pouvoir remplir le réservoir de GPL car même si ce carburant est moins cher, il est très léger et la voiture le consomme rapidement, contrairement à l’essence ou au mazout», expliquera Rabeh, un chauffeur de taxi d’Aïn-Bessem.

D’après notre interlocuteur, le même scénario est observé dans les wilayas limitrophes, où beaucoup de conducteurs de la wilaya de Médéa, par exemple, se déplacent chaque jour vers les stations-service d’Aïn-Bessem pour faire le plein en gaz : «A Aïn-Bessem, quoique que les quatre stations-service soirnt dotées de pompes à GPL, la pression demeure grande, en raison de l’affluence des automobilistes de la wilaya de Médéa qui ne trouvent plus ce carburant au niveau des

stations-service de leur région», a affirmé notre interlocuteur.

D’autre part, les automobilistes interrogés ont tous souhaité le renforcement des capacités de stockage de la wilaya et la généralisation des pompes de GPL, au niveau de toutes les stations-service, surtout que le nombre de voitures roulant au gaz a carrément explosé, ces deux dernières années, à Bouira : «La majorité des stations n’offrent pas ce service, alors que le parc automobile roulant au gaz a augmenté considérablement. C’est ce qui explique cette énorme pression et ces pénuries à répétition. Même les garages de reconversion manquent et ceux existants sont sous pression. Les responsables de NAFTAL doivent impérativement revoir leur stratégie de développement, en imposant la dotation en pompes de GPL afin de répondre favorablement à la forte demande et faire de telle sorte que la politique de l’État dans ce sens soit une réussite», propose un autre automobiliste de Bouira.

Oussama Khitouche

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