Grève générale et marche pour exiger la libération des détenus

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Suite à l’appel de la cellule de crise, installée au lendemain de l’arrestation à Alger de trois jeunes de Haïzer, lors de la 18e marche pacifique du vendredi, des centaines de citoyens de cette localité ont répondu présents, hier, en observant un sit-in devant le siège de la daïra.

«Libérez les trois détenus de Haizer !», «Libérez la justice !», «Oui pour l’acquittement de tous les détenus d’opinion», «L’identité n’est pas un crime», «Nul ne peut arrêter un peuple sur le chemin de son destin,» pouvait-on lire sur les banderoles déployées et brandies par les citoyens.

Pour rappel, les trois jeunes de Haizer, Karoun Hamza, Akbi Akli et Lakehel Ali, avaient été incarcérés, le 23 juin dernier, à la prison d’El Harrach, après avoir été appréhendés le vendredi 21 juin dernier. Haizer était entièrement paralysée par un mouvement de grève générale, donnant l’aspect d’une ville morte. Une marche a été organisée de la place publique jusqu’au siège de la daïra, lieu du sit-in, en passant par le stade communal.

Un signe de solidarité fort voulu par les sages d’Ath Meddour, qui insistent sur la continuité de la mobilisation : «Il est vrai qu’en cette période de Coupe d’Afrique et la qualification des Verts, l’heure est à l’euphorie générale mais nous ne devons pas oublier que des jeunes innocents, qui n’ont fait qu’exprimer leurs idéaux, en brandissant le drapeau amazigh, sont emprisonnés. Des jeunes pacifiques, croyants et pratiquants qui aspirent uniquement à une Algérie meilleure, une nouvelle Algérie où la jeunesse pourra s’épanouir…», clamera l’un des organisateurs de cette action.

Tout le long de l’itinéraire menant vers le siège de la daïra, les marcheurs se sont époumonés, en scandant des slogans hostiles au pouvoir et en réitérant les mêmes mots d’ordre : «Bedoui, Bensalah, dégage !», «FLN, RND khoubata dégage !», «Daoula madania matchi askaria», «Libérez ezawali !». Le père de l’un des jeunes détenus prendra également la parole pour remercier la foule ayant répondu à cet appel, tout en insistant sur le fait qu’il faut maintenir cette mobilisation : «Nos enfants sont courageux, ils sont prêts à d’autres sacrifices mais nous devons sans cesse interpeller la justice pour qu’elle les libère rapidement, car ce ne sont pas des criminels…»

D’autres personnes sont intervenues pour souligner l’urgence de la situation et le désarroi que vivent les familles des manifestants interpellés, lors des marches pacifiques hebdomadaires. Le sit-in achevé, les manifestants se sont dispersés dans le calme.

Hafidh Bessaoudi

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