Il fut un temps où le village Hamda, situé à 6 km de Boudjellil, grouillait de monde. Avec des conditions de vie qui se dégradaient, il connaîtra un exode rural sans pareille dans les années 1990. Aujourd’hui, le village est vide et ses ruelles sont livrées aux quatre vents. Il n’y a pas âme qui vive, si ce n’est une ou deux familles qui y résistent encore, car n’ayant pas les moyens de quitter le village de leurs ancêtres.
La grande majorité des habitants ont déserté le patelin de leurs aïeux pour s’installer à la capitale, à Akbou ou à Constantine, laissant derrière eux un magnifique village, niché sur une colline abrupte culminant à près de 700 mètres d’altitude. Le panorama qu’offre ce patelin est plutôt d’une rare beauté, avec ses maisons traditionnelles, construites à la pierre taillée et coiffées de tuiles rouges. Il faut dire que rien ne présageait un tel sort pour Hamda auquel ses enfants, en quête de meilleurs cieux, ont tourné le dos.
Pourtant, cette bourgade ne manque pas de ressources exploitables, essentiellement agricoles, comme un verger oléicole important, des parcelles de terres cultivables et surtout un oued aux eaux limpides pour l’irrigation des cultures. «Pour tout vous dire, le village, contrairement aux idées reçues, peut faire vivre ! J’explique : moi, je n’habite pas loin de Hamda, et je possède un poulailler que j’exploite et je vis de mon activité.
Le secteur agricole peut en profiter à plus d’un à Hamda», affirme l’un des « survivants » à l’exode rural. En effet, les choses ne semblent pas aussi compliquées qu’auparavant, car maintenant il y a toute une panoplie de programmes d’aides aux zones rurales, octroyées par les pouvoirs publics, comme l’aide à l’habitat rural, l’aide dans le cadre du Fndra (fonds de développement rural) et autres dispositifs d’accompagnement dont les paysans peuvent bénéficier, afin de se lancer dans des activités prometteuses et sauver leur village de l’inertie.
Syphax Y.

