Harraga, la tentation sévit toujours

Partager

Parmi les multiples contingents de harraga qui prennent clandestinement la mer en direction de l’Espagne, des dizaines de jeunes sont de la région d’Aïn El Hammam. Après avoir vainement attendu un hypothétique changement qui changerait leur avenir, ils prennent leur destin en main quitte à mettre leur vie en péril. Ainsi, les nombreux jeunes oisifs qui hantaient la place du centre-ville ont disparu un par un du jour au lendemain.

Leurs amis avec lesquels ils étaient en contact affirment que pas moins de trois contingents auxquels se sont joints «les nôtres» sont partis et arrivés en Espagne. Les voyageurs clandestins sont, selon notre source, de différentes conditions sociales. L’un d’eux circulait en 4×4, avant de tenter l’aventure. Une semaine après son arrivée de l’autre côté de la Méditerranée, il est rejoint par son frère. Les voyages étant organisés dans la plus grande discrétion, nul ne peut dissuader les candidats à risquer leur vie. «Certains ont essuyé des refus, après avoir demandé un visas trois, quatre, voire cinq fois.

Il ne leur reste qu’à partir par d’autres voies, comme ces trois jeunes qui ont rejoint l’Espagne par l’intermédiaire d’une agence de voyages dans le cadre d’un voyage organisé. Mais cette aventure, bien que risquée, se paie cher. Les candidats doivent s’acquitter de quatre-vingt millions de centimes pour prendre la mer. Ils sont, toujours d’après notre interlocuteur, pris en charge par un relais, qui doit les faire passer en France, en moins d’une semaine.

Malheureusement, le périple est risqué. Même si certains arrivent à destination, beaucoup d’autres laissent leur vie en mer. Si certains sont récupérés sur les côtes d’autres sont voués à servir de festin aux poissons. Rencontrés devant la mairie, lors de la dernière grève, deux jeunes en colère, jurent de partir. Ont-ils mis leur projet fou à exécution ? Personne ne le sait. En tous cas, on ne les a plus revus depuis.

A. O. T.

Partager