Triste fut cette matinée qui a endeuillé la Kabylie, particulièrement Aïn El-Hammam, qui a perdu l’une de ses meilleures filles. L’ex-Michelet n’a pas oublié Aït Ouslimane Nadia, épouse Aït Aba. Bien que dix-huit longues années se soient écoulées depuis cette date fatidique du 28 avril 2001, il n’en demeure pas moins que la blessure laissée dans le cœur des siens est toujours béante. Ils continuent de se recueillir non seulement le jour anniversaire de sa mort mais à longueur d’année sur sa tombe et sur le lieu de son assassinat, au quartier Sidi Ali Ouyahia, à quelques mètres de l’école où elle enseignait.
Si le Printemps noir rappelle aux Kabyles les 128 martyrs tombés dans différentes contrées de la région et surtout les marches avec les «Ulac smah ulac» pour demander que justice soit rendue aux victimes, l’ex-Michelet évoque le 28 du mois d’avril, un souvenir douloureux, jour de la mort de Nadia et d’Aït Amara Omar, fauchés à quelques minutes d’intervalles par des snipers de la Gendarmerie. Pour que nul n’oublie et que les jeunes générations s’imprègnent de ce pan d’histoire occulté par l’école, un monument a été érigé sur les lieux de l’assassinat des deux martyrs, partis à la fleur de l’âge.
L’an dernier, Kikou, l’aîné de Nadia, avait exprimé sa douleur dans un texte émouvant. Cette année, c’est au tour d’Amine, frère de Kikou, de rendre un hommage à sa mère : «Je ne m’y ferai sans doute jamais. Dès qu’arrive la date de ton départ, je ne suis plus le même. Les souvenirs envahissent mon esprit et je me sens tourmenté. La vie continue avec ses joies et ses peines. Malheureusement, tu n’es plus là. Mais tu es à jamais dans mon cœur, ma chère maman. Tu me manques».
A. O. T.