Hommage au petit Hocine à Aït Yahia Moussa

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28 avril 2001 – 28 avril 2019. Cela fait exactement 18 ans que le jeune Hocine Chaïbet, âgé alors de 15 ans, tombait sous les balles assassines des Gardes communaux. Pour ce 18e anniversaire des événements douloureux du Printemps noir, quelques citoyens, dont les membres de la famille du défunt et ses amis d’enfance, se sont inclinés à sa mémoire. Après une minute de silence, une gerbe de fleurs a été déposée sur la stèle érigée à sa mémoire, à quelques centaines de mètres du lieu de son assassinat.

Prenant la parole, des présents n’ont pas pu retenir leurs larmes en évoquant cet adolescent tué, cartable à dos. «On ne savait pas qui avait donné l’ordre de tirer sur les manifestants qui ne faisaient qu’exprimer leur colère. Ce jour-là, deux jeunes tombèrent tout d’un coup. Ils ont été évacués en urgence à l’hôpital, mais le destin a voulu que Hocine rende l’âme en cours de route alors que l’autre était grièvement blessé.

A chaque fois que je revois l’image de ces deux jeunes adolescents, je revis le cauchemar», témoigne un ex-camarade de classe de Hocine. D’autres pointent du doigt les Gardes communaux, à l’origine de cet assassinat odieux. «Leur procès a été expédié en quelques comparutions», s’indigne un autre intervenant. La famille exige toujours la réouverture de l’enquête et le jugement de l’affaire «qui devrait, selon eux, se tenir en session criminelle et non en correctionnelle».

A signaler que le père du défunt est tombé lui aussi sous les balles des Gardes communaux. «Un jour, son père, chauffeur de taxi, rentrait de son travail. Les Gardes communaux, embusqués dans un buisson, tirèrent alors sur lui», dira un autre citoyen présent à cette cérémonie. «Cette cérémonie de recueil est un devoir de mémoire à perpétuer. Aujourd’hui, après le mouvement populaire du 22 février, on devra mettre en avant les 128 martyrs assassinés entre 2001 et 2002. Il faudrait que leurs assassins soient jugés. Il n’est pas encore trop tard», expliquera un autre intervenant.

Ceci d’autant que tout le monde s’accorde à dire que la «Révolution du sourire» est le prolongement de tous les autres combats pour une Algérie démocratique et meilleure. «Maintenant que la marche vers une justice libre et indépendante semble se lancer, nous lancerons un appel aux hautes autorités de l’État pour ouvrir les enquêtes sur les assassinats du Printemps noir», conclura un autre intervenant. Avant de se disperser, l’assistance a promis de revenir à chaque anniversaire devant cette stèle pour rappeler le sacrifice de Hocine et de tous les martyrs du Printemps noir et de la démocratie.

Amar Ouramdane

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