«Il n’a pas donné les résultats escomptés»

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La cheffe d’une unité d’oncologie du Centre Pierre et Marie Curie à Alger, Professeur Asma Kerboua, a déclaré que le plan anti-cancer, ayant couvert la période allant de 2015 à 2019, n’a pas répondu aux attentes. Revenant sur les raisons du ratage, Pr Kerboua parle de l’absence d’une bonne coordination entre les secteurs de la santé. «D’une manière globale, ce plan possède des points positifs et négatifs et il y en a d’autres qui n’ont pas du tout été abordés. En réalité, il y a eu une mauvaise coordination entre les différents secteurs de la santé ainsi qu’entre les spécialistes», a affirmé, Pr. Kerboua, lors de son intervention, hier, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale.

C’est la raison pour laquelle ce plan, a-t-elle noté, «n’a pas abouti aux résultats escomptés». L’intervenante a évoqué «un déséquilibre des soins, notamment la radiothérapie, et un gaspillage dans les médicaments». Elle a par ailleurs tenu à mettre l’accent sur les difficultés financières auxquelles fait face la spécialité d’oncologie. «Il y a un problème au niveau du budget. Cela n’est pas seulement du ressort du ministère de la Santé.

Le ministère du Travail et de la Sécurité sociale doit jouer le jeu et ce n’est pas le cas actuellement », a-t-elle lancé, ajoutant que 80% des analyses et imageries médicales sont réalisées par des cabinets privés et «le remboursement ne se fait pas aux taux réels». La praticienne a aussi indiqué qu’en raison d’une absence de coordination entre les thérapeutes des 22 centres anti-cancer établis en divers endroits du pays, les malades, qu’ils soient de Djanet, de Tamanrasset ou d’Alger, ne bénéficient pas de la même prise en charge de leur état.

La Professeure a souligné l’importance de mettre en place «une meilleure coordination entre les secteurs concernées afin de garantir une prise en charge efficace pour le malades. Elle a appelé également les professionnels de la santé à «travailler en collaboration et en pluridisciplinaire», pour assurer une prise en charge équitable pour tous les citoyens. Néanmoins, l’invitée de la radio a tenu à souligner que certains aspects positifs de ce plan ont commencé à se manifester. Il s’agit, entre autres, de l’organisation de réunions de coordination pluridisciplinaires, lors desquelles sont discutées, de manière collégiale, les thérapies à appliquer à chaque patient en particulier, compte tenu de son état de santé.

Samira Saïdj

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