S’il est vrai que les actions menées par les habitants des villages Tifaou et Hellil durant la fin du mois d’août et début septembre au sujet de leurs revendications, notamment le bitumage de la route qui dessert les deux villages sur une distance de six kilomètres, ont quelque peu abouti parce que, faudra-t-il le dire, l’entreprise a repris les travaux, il n’en demeure pas moins qu’ils sont inquiets par rapport à la date accordée à l’entreprise pour achever entièrement les travaux, à savoir le 30 septembre. «Lors de notre dernier rassemblement devant la wilaya, il a été demandé à l’entreprise de livrer le projet le 30 septembre prochain.
Mais vu le rythme des travaux, le délai ne peut être respecté. Pour le moment, deux entrées sont prêtes, c’est-à-dire les plateformes sont achevées et compactées. Mais les engins qui lanceront le bitumage ne sont pas encore sur les lieux. D’ailleurs, nous nous demandons si vraiment dans dix jours cette route sera entièrement terminée. Je crois que cela ne sera pas possible, sauf si l’entreprise travaillerait jour et nuit», souligne M. Ouilem, porte-parole des habitants des deux villages. Selon notre interlocuteur, les habitants des deux villages se réuniront incessamment en assemblée générale pour évaluer la situation et projeter les actions à mener.
Concernant les autres revendications, à savoir l’électricité et l’assainissement, les villageois ne voient rien venir. «Le raccordement des habitations au réseau électrique est une urgence. Nous ne voyons pas comment des habitants vont occuper leurs logements réalisés dans le cadre de l’habitat rural si cette commodité n’est pas disponible. Nous avons plus d’une soixantaine de cas. Pourtant, on nous a répondu que l’argent du projet est disponible. À quand alors le lancement de l’opération ?», s’interroge un bénéficiaire d’aide à l’habitat rural vivant toujours avec ses parents dans une habitation vétuste.
Il faut dire que ces habitants ne sont pas les seuls à ne pas être raccordés à l’électricité car, faut-il le souligner, la commune d’Aït Yahia Moussa compte plus de mille habitations non encore raccordées à ce réseau. «Notre problème a été même soulevé par des députés à l’assemblée populaire nationale, il y a de cela plus de six ans», rappelle un ex-membre de l’exécutif communal sortant. Les villageois de Tifaou et Hellil, deux coins entièrement oubliés, attendent toujours un programme d’urgence pour les sortir de cet état. «Nous n’avons ni de salle de soins ni de foyer de jeunes ni encore moins de bureau postal. Tous ces services ont été implantés dans d’autres villages de la commune sauf dans les nôtres», regrettent deux jeunes actifs du mouvement de protestation du mois d’août.
Y aura-t-il quelques opérations au profit de ces deux villages dans le cadre des PCD prochains ? Telle est la question à laquelle doivent répondre les responsables locaux.
Amar Ouramdane