Dans le cadre de la célébration du printemps berbère et du printemps noir, la troupe de théâtre régional Kateb Yacine a été l’hôte, lundi dernier, de l’annexe de la maison de la culture Mouloud Mammeri d’Azazga.
Au menu, la présentation de la pièce de théâtre « Juba 2 ». C’est la quinzième présentation après la générale de cette pièce qui a reçu des critiques positives de la part du public. Cette pièce, dont le scénario et la mise en scène sont de Lyes Mokrab et la scénographie de Abdallah Kebiri est un voyage dans le temps.
Une biographie de l’un des hommes qui ont laissé une empreinte indélébile dans l’Histoire de l’Afrique du Nord, à savoir le roi de la Mauritanie et fondateur de la ville de Cesaria qui est Juba 2. Ce dernier est interprété admirablement par Malek Fellag qui confirme son talent et sa capacité à jouer dans plusieurs registres différents. Le rôle de la femme de Juba 2, Cléopâtre Séléné, est jouée par Djedjiga Makhmoukhen, qui est à sa première expérience théâtrale après plusieurs apparitions dans des téléfilms, mais qui a su s’adapter et confirme elle aussi que c’est un nom sur lequel ont peut compter dans le septième et le quatrième art d’expression berbère.
Malgré l’étroitesse de la salle des spectacles qui n’a pas permis de dresser tout le décor indispensable, le public présent n’a pas été déçu et est reparti satisfait. Juba 2 est aussi une histoire d’amour entre deux princes captifs de Rome victorieuse et élevés en son sein. Juba 2 est le fils de roi berbère Juba 1 défait par César. Élevé à Rome, il reçoit une éducation militaire et scientifique qui fera de lui l’un des hommes les plus érudits de son époque. Il a écrit plusieurs ouvrages, dont « Libyca », ou il retrace l’histoire de l’Afrique du Nord et « moi Juba 2 roi de la Mauritanie ».
Cléopâtre Séléné est la dernière héritière de la dynastie égyptienne des Ptolémées et fille de la célèbre reine d’Égypte Cléopâtre et du général romain Marc Antoine. L’érudition de Juba 2 fera de la Mauritanie un centre culturel et scientifique des plus grandes civilisations méditerranéennes, à savoir gréco- romaine, égyptienne et berbère. Malgré tout l’apport de ce dernier, il connaîtra à la fin de ses jours une rébellion terrible de Takfarinas qui, épris de liberté et d’insoumission, se révolte contre le joug qu’exerçaient les romains sur la terre de ses ancêtres.
M. I. B.