La cité de la misère

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Les dernières intempéries ont été péniblement «digérées» par les habitants de la Cité de la Caserne, appelée communément la cité, situé au village Ighil Ali. «Les murs et les toits, déjà fissurés par les derniers séismes ne retiennent pas la chaleur à l’intérieur de ces maisons de fortune, et l’eau pénètre de partout, nous souffrons du froid engourdissant pendant l’hiver», déplore un jeune célibataire de 35 ans. Il enchaîne : «Nous vivons avec la peur au ventre de voir ces murs s’écrouler sur nous et nous enterrer vivants». Quant à l’exiguïté de ces «habitations», «nous sommes une famille de douze membres, dont des vieillards souffrants. Nous habitons dans deux chambres de 3 m2», déclare une vieille non-voyante. Pourtant, à chaque échéance électorale, les candidats à l’APC jurent sur tous les saints de recaser prioritairement ces familles, mais autant en emporte le vent. Soulignons, que la cité a été construite, pendant la guerre de libération nationale, par l’armée coloniale en mission dans la région, dans le but d’y demeurer pour quelques mois seulement. Au lendemain de l’indépendance, ces «logements» ont été occupés par quelques familles dont les habitations ont été démolies par les colons, en attendant de les recaser ailleurs. Néanmoins, les années passent et ces familles, aujourd’hui devenues nombreuses, se retrouvent toujours entassées dans ces maisons lézardées et exiguës, se situant au pied de la montagne d’Azrou. Quand la nuit tombe, la cité s’efface, car il n’y pas d’éclairage. L’hiver, les enfants jouent candidement dans la boue…

K. Kherbouche

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