Le chômage sévit

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Commune de 23 000 habitants, Seddouk offre peu de chances de travail. Les différents intervenants durant la campagne électorale des municipales situent le taux de chômâge aux environs de 40%. Faute de perspectives d’emploi, un plus grand nombre de chômeurs n’ont pas eu cette chance d’accéder à des emplois, stables, bien rémunérés et assortis de couvertures sociales (congés payés, congés de maladie, repos légaux, etc), une nécessité qui procure un bien-être social aux individus. Cela entraîne un mal de vivre qui pousse certains chômeurs, notamment les jeunes dont les partents sont aussi au chômage et sans perspective, à accepter des emplois saisonniers précaires dans le bâtiment ou l’agriculture quand ils existent, d’autres malheureusement ne résistent pas, craquent et sombrent dans toutes sortes de fléaux sociaux. Conséquence, la paupérisation d’une frange de la population sans ressources a atteint des proportions alarmantes.Cette situation peu reluisante, notamment dans les villages a fait que des jeunes acceptent d’être emloyés par la municipalité dans le cadre du filet social pour la collecte des ordures ménagères pour une bagatelle somme de 3 000,00 DA/mois. Exerçant un tel travail, aussi dangereux, sans avantages sociaux, de surcroît, notamment la retraite de fin de carrière, des pères de famille avec six, sept bouches à nourrir crient leur détresse. “Je suis là depuis que cette fameuse loi a été décrétée et comptabilisant plus d’une dizaine d’années. Père d’une famille nombreuse, j’ai saisi qui de droit pour être confirmé comme agent communal, la réponse fut toujours négative”, dira l’un d’eux en requérant l’anonymat par crainte de perdre son statut.Elle est encore loin d’être triomphale en ville où cette pratique est copiée par les employeurs privés qui embauchent des jeunes filles pour gérer de petites boutiques d’habillement, de kiosques multiservices… pour de modiques sommes de 3 000,00 DA comparable à l’allocation du filet social. Pourtant, beaucoup ont des diplômes professionnels en poche mais face à des perspectives d’emploi insuffisantes, quand elles ne sont pas inexistantes, elles acceptent cet état de fait pour aider leurs familles souvent sans ressources, engouffrées parfois au fond des abysses et en d’autres cas, pour se soustraire à l’hégémonie familiale dont certains parents s’accrochent toujours aux valeurs rigides ancestrales.Par ailleurs, des jeunes et des moins jeunes trouvent leur compte dans des débouchés saisonniers, la collecte des produits agricoles comme les olives et la caroube. Dans d’autres cas, à longueur d’année, ils s’adonnent à la récupération des produits ferreux et en plastic, exportés comme matières premières réutilisables. D’autres préfèrent ériger des tables de cigarettes et de gadgets qui pullulent en ville dans des endroits très fréquentés.Maintenant que le rideau est tombé sur une élection municipale, qui concerne pourtant en premier chef les intérêts des citoyens dans la gestion de leurs cités et à laquelle ces derniers n’ont pas prêté grande attention et le taux de l’abstention en est une preuve tangible du désintéressement de la majorité de la société. Les élus ont-ils reçu le message qui leur a été adressé comme une gifle sur la joue lors de ce scrutin et sauront-ils être à la hauteur de réaliser ce qu’ils ont promis ? En d’autres termes, se pencher sur les vrais problèmes qui gangrènent la société, c’est œuvrer à rendre la confiance à ces administrés désabusés, souvent ignorés dans le passé.

L. Beddar

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