Plaidoyer pour une solidarité agissante

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Continuant sur sa belle lancée, l’association culturelle « Savoir et Patrimoine » d’El-Flaye, en collaboration avec la fondation allemande « Konrad Adenauer Stiftung (KAS) », dont le bureau est basé à Alger, a organisé, avant-hier, dans l’enceinte de la bibliothèque d’El-Flaye, l’actuel siège de l’association, une journée de formation au profit des cadres du mouvement associatif.

Cette année encore, les membres de la fondation KAS ont jeté leur dévolu sur la commune d’El-Flaye accueillant pour la 8éme fois de suite ce cycle de formation, visant à insuffler de nouvelles techniques de gestion pour mieux préparer les associations à affronter de nouveaux défis. Une dizaine de représentants du mouvement associatif ont pris part à la journée de formation animée par Mme Ouiza Galleze, universitaire et représentante de la fondation allemande. Sous le thème ″Techniques de gestion dans une association&Prime,; la conférencière a mis l’accent sur le rôle et les objectifs assignés à l’association dans la société civile, et dans laquelle les animateurs du mouvement associatif sont appelés à jouer un rôle prépondérant dans la sauvegarde et la pérennisation de tout ce qui a trait à la culture, au sport, au patrimoine, à l’environnement – les maux et les carences qui gangrènent la société sont légion- C’est dans cette optique que Mme Galleze prône une prise de conscience quant à l’importance que revait la noble mission de toute association œuvrant chacune dans son créneau. Consciente des difficultés et des adversités auxquelles font face la majorité des associations, la conférencière a exhorté les membres de tout mouvement associatif à surpasser les rapports conflictuels, souvent source d’implosion. « Les rapports conflictuels résultent du manque de concertation et de communication au sein d’une association. Absence de transparence, crise de leadership, divergences politiques, sont autant de raisons qui génèrent des situations de conflits », affirme O. Galleze. Un membre de l’association « AZAR » de Seddouk abonde dans le même sujet : « Le politique est à l’affût pour récupérer le mouvement associatif, et ce, à des fins électoralistes. Des impédimentas de tout genre tentent de nous appâter, mais en vain. » Durant cinq heures, la conférencière s’est attelée à épousseter les contours d’une association tant au contenu qu’au contenant. De même, les participants n’ont pas gardé leurs langues dans la poche, arguant chacun à sa manière, sa vision sur ce sujet. « Les acronymes divergent, mais le but escompté est le même », dira un intervenant. Les modes de gestion, les écueils entravant le bon déroulement de sa mission, les objectifs fixés dans l’avenir, essoufflement des membres, manque de cohésion… sont entre autres des points soulevés par les participants et répétés tel un leitmotiv. La dernière révision de la loi régissant le mouvement associatif, était au centre des débats. L’ensemble des représentants des associations ayant pris part à cet événement soutiennent mordicus que cet amendement n’est qu’un bâton dans les roues, muselant davantage les latitudes desdites associations. « On est pris entre le marteau et l’enclume. Cette nouvelle loi vise plutôt la dislocation de nos associations, déjà au mouroir », s’indigne un membre d’une association culturelle. Ayant la répartie facile, la conférencière n’est pas à court d’arguments, elle qui insiste sur la nécessité d’épurer l’association, lorsque cela s’impose, et ce, à dessein d’être plus efficace lorsque des rapports conflictuels viennent saper ses soubassements par des coups de Trafalgar. Une batterie de mesures peut immuniser un tant soit peu l’association contre d’éventuels couacs capables de l’annihiler de fond en comble. Pour cela, la représentante de la fondation KAS suggère la création d’un réseau de connexion et de solidarité entre les différentes associations afin d’échanger les expériences, et par ricochet, s’entraider à conserver certains acquis, laborieusement arrachés. « Il est impératif de trouver le maillon pouvant booster le mouvement associatif », dira la conférencière. Et à un autre membre de répliquer : « L’absence d’échange entre les associations constitue le chainon manquant pour mieux nous structurer autour d’un même idéal, à savoir libérer les consciences et responsabiliser tout un chacun quant à l’urgence de se prendre en charge». Rappelons que le nombre d’associations activant en Algérie est de l’ordre de 80 000, loin derrière les pays occidentaux. Ce chiffre est l’équivalent de celui qu’enregistre uniquement l’Île de France. Autant dire qu’on n’est pas encore sorti de l’auberge. Cette énième rencontre apporte beaucoup d’optimisme sachant qu’une association, élément participatif et acteur de la vie sociale, politique et économique, reste la clé de voûte d’une société aspirant à un avenir meilleur et radieux. « La convivialité le don, le dévouement, la disponibilité l’altruisme, la créativité et la confiance sont les secrets d’une bonne association qui active. », conclut Mme Galleze.

Bachir Djaider

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