Ibahrizène, un village délaissé

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Ibahrizène est un petit village de la commune d’Aït-Chafâa, situé à quelque 20 km au Nord-est du chef-lieu de la daïra d’Azeffoun.

Ce petit village oublié de Dieu et des hommes semble vivre à l’écart de la civilisation. Dépourvu de tous les moyens de base pouvant alléger la souffrance de ses habitants qui ne savent plus à quel saint se vouer, pour voir enfin le bout du tunnel, il demeure parmi les villages les plus défavorisés de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Pour la petite histoire, il faut savoir que la commune d’Aït Chafâa est composée de 24 villages, dont Agoulmim Guighil, Aït Hammad, Boudoudi, Bouflane, Ibdassen Bouada, Ibdassen Oufella, Ichalalène et évidemment le village d’Ibahrizène.

Cette commune, composée de deux tribus (Aârch) de grande Kabylie : Iazouzen au sud, tribu de haute montagne à près de 1000 mètres d’altitude redescendant ainsi jusqu’à Tiguerim au nord, tribu maritime, est desservie principalement par la route nationale n°24 (route de Béjaïa).

À cette proximité stratégique, pour un essor économique digne de ce nom, s’ajoute des atouts touristiques puisqu’elle est pourvue de sept kilomètres de côtes et peut se targuer d’un fort attrait touristique, notamment grâce à ses deux plages de renom : Sidi Khelifa et Petit-Paradis.

Malheureusement et malgré toutes ces capacités, la commune semble à la traine et de fait, le village d’Ibahrizène, à cause de son éloignement et la dégradation de la route y menant, se retrouve engouffré dans un isolement qui perdure depuis plusieurs années, suscitant frustration et amertume chez ses habitants.

Ces derniers, et à causes de la précarité de leur situation, souffrent péniblement de nombreux problèmes qui rendent leur quotidien des plus rudes.

Ils se sentent délaissés, voire abandonnés, loin des yeux des autorités locales et des pouvoirs publics.

D’ailleurs, selon notre informateur, l’unique route desservant le village n’a pas échappé aux effets des intempéries, notamment la pluie diluvienne qui s’est abattue ces derniers jours sur la région.

De visu, on constate que les eaux ont accentué la dégradation de la chaussée, dépourvue de fossés d’écoulement.

S’ajoute à cela, le problème engendré par les camions de gros tonnage d’une entreprise privée, chargée de l’engravement d’une route raccourci reliant Ibahrizène à Igoudjdal, qui ont provoqué des affaissements dans plusieurs points sur la route principale desservant le village Ibahrizène, qui risque de céder en cette période de fortes intempéries si rien n’est fait par les services concernés.

C’est dire l’urgence d’une intervention pour remédier à tous ces désagréments qui se profilent à l’horizon.

Aujourd’hui, les villageois ne savent plus à quel saint se vouer pour venir à bout de cet immense problème auquel ils font face au quotidien, en dépit, selon eux, des diverses promesses sans suite des responsables locaux.

«Certes, le village Ibahrizène n’est qu’un exemple parmi d’autres dans une commune désertée par ses habitants, mais c’est aussi la réalité d’un dénuement qui a atteint le seuil de l’intolérable dans cette région», ajoutera en guise de constatation notre source.

A. S. Amazigh

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