Peur sur le bidonville !

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La région n'a pas été épargnée par les vents violents qui ont soufflé à plus de 80 kilomètres à l'heure.

En effet, dès avant-hier après midi, des arbres et des toitures ont été arrachés. Fort heureusement, il n’y a pas eu de dégâts majeurs. En milieu d’après midi, un eucalyptus est tombé sur l’école primaire de Maâmar. Là aussi, il n’a fait aucune victime parce que les élèves étaient déjà en classes. Tout de même, ils avaient peur. D’ailleurs, les élus locaux, les pompiers ainsi que les gendarmes se sont rendus sur les lieux pour constater la situation. Il n’y a que quelques tuiles qui ont été touchées. Tout est rentré dans l’ordre. Aussi, tous les services concernés par le BMS (travaux publics, protection civile, ONA…), étaient sur le pied de guerre. Mais, c’est au niveau du bidonville sis sur la route de Henia, surplombant l’hôpital «Krim Belkacem», que la peur a été ressentie. Effectivement, eu égard aux habitations précaires en tôles et roseaux, pris de peur, leurs occupants sont sortis plusieurs fois dehors. « Depuis que les vents avaient commencé, à chaque forte rafale, nous sortons dehors. Vraiment, c’était apocalyptique. J’ai vu des toitures soulevées vers le ciel. Fort heureusement, il n’y a pas eu de dégâts à l’exception des infiltrations d’eau et quelques plaques en zinc arrachées ici et là », répondra un habitant de ce quartier, hier matin, alors que la BMS n’était pas encore levé. « Nous attendons l’accalmie dans l’après-midi », ajoutera-t-il, toujours la peur au ventre. C’est au début des années 2000 que cet endroit est devenu un bidonville. Plus de trente familles étaient, alors, venues s’y installer pour des raisons diverses, dont le terrorisme. « Nous avons fui nos terres et avons laissé tout derrière nous parce que nous étions, tout le temps, persécutés par les hommes armés. Même si on parle du retour de la paix, nous ne pouvons plus y retourner parce nous sommes terrorisés à vie », soufflera une autre personne à demi-voix, comme si les terroristes étaient là avec nous. Et d’égrener leurs misères au quotidien: « Nous vivons comme des taupes. Dernièrement, quand la neige avait commencé à recouvrir nos « toits », nous nous sommes, alors, remémoré l’épisode neigeux de 2012. Pour le courant électrique, nous recourons aux branchements anarchiques. Même chose pour nos cabinets d’aisance, on se sert de fosses septiques communes », poursuivra notre interlocuteur. Devant les conditions météorologiques très délicates de cet hiver, ces pauvres malheureux n’attendent que la livraison des logements réalisés dans le cadre de l’éradication de l’habitat précaire juste en face d’eux. « Notre espoir d’avoir un toit décent est de voir ces immeubles terminés. Mais, je crois que ce n’est pas pour demain. Ils ont accusé un retard considérable. Nous appelons à vive voix nos responsables à agir vite parce que nous sommes vraiment en danger de mort dans ces taudis. Nos enfants sont tous malades. En hiver, c’est le froid et en été c’est la géhenne. En tout cas, il me semble que le wali, en visite dernièrement sur les lieux, a insisté auprès des responsables pour booster ces projets parce qu’il s’agit là d’une urgence ! », enchaînera notre interlocuteur. Les autorités locales ont pris en considération ce bidonville pour l’éradiquer. Donc, en principe, ces familles seront relogées dès que ces projets seront livrés. Et de conclure: « Nous ne pouvons plus supporter cette mal-vie. Une nuit passée dans ce bidonville représente pour nous une éternité. Monsieur le wali, faites quelque chose pour qu’on nous reloge le plus vite possible ! ». En effet, en cette matinée de lundi matin, on s’aperçoit que les vents sont passés par là car des objets hétéroclites déposés sur les toitures jonchent les alentours. Par ailleurs, signalons que la projet de l’évitement, à l’arrêt depuis 2 ans, qui devrait soulager en quelque sorte le centre-ville, est conditionnée par l’éradication de ce bidonville, car il se trouve sur l’itinéraire de cet axe routier.

Amar Ouramdane

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