Seul l’usager en paie le prix

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Tour à tour, les transporteurs, et en particulier les propriétaires de fourgons desservant les lignes interurbaines, font montre de mécontentements les poussant souvent à entamer des actions de protestations. Cela dénote tout au moins que le secteur du transport dans la wilaya de Bouira connaît de multiples insuffisances, à commencer par le manque d’organisation dans les aires de stationnement mais surtout en ce qui concerne les horaire et le règlement qu’il faut absolument faire valoir auprès des transporteurs. Ces derniers, dans de nombreuses situations, ne vouent aucun respect à l’égard de la clientèle souvent astreinte à un diktat sans partage de la part de certains chauffeurs qui ne se gênent aucunement pour lancer la musique à forts décibels, de rouler, de doubler ou de s’arrêter comme bon leur semble. En effet, dans tout ce décor emprunt de cacophonie, c’est l’usager, ce laisser-pour-compte, qui paye les frais. Les autorités font semblant de ne rien voir, ils s’en lavent les mains et se positionnent en de véritables spectateurs. A la sortie est de la ville de Lakhdaria, en allant vers Bouira, l’APC a procédé ces derniers temps à la réalisation de nouveaux arrêts de bus, à l’effet de désengorger le centre-ville où sont domiciliés à présent les véhicules de transport public desservant la ligne Lakhdaria-Bouira. Une fois réalisé, le projet n’a pas eu l’effet escompté par les autorités de la ville, car ni les transporteurs ni encore moins les usagers n’ont voulu de cette nouvelle aire de stationnement se trouvant éloignée du centre-ville. Et devant ce refus catégorique de rejoindre les nouveaux arrêts, les autorités concernées ne font rien pour faire respecter la décision prise par la Direction du transport concernant l’ajout de nouveaux fourgons desservant la même ligne. Les mécontents ont fini par avoir le dernier mot et l’administration, qui est pourtant censée défendre l’intérêt public, s’est rétractée aux termes des négociations qui ont eu lieu avec la délégation représentative. Cette dernière a su défendre et préserver les intérêts des transporteurs. Mais qui défend le point de vue et les intérêts du citoyen qui subit chaque jour les affres d’un transport aléatoire ? La question semble échapper aux responsables du secteur, lesquels préfèrent a priori entendre celui qui crie le plus fort à défaut de sévir et faire respecter la loi. Alors, le non-respect des horaires, la surcharge des véhicules, la vitesse incontrôlée sur les routes qui continuent à faire des victimes, et bien d’autres incidents non moins importants liés à l’humeur et aux mauvais comportements des conducteurs de fourgons, en particulier, sont autant de tares qui attendent, dans l’infâme impunité, d’être un jour éradiquées. En attendant, l’usager des transports publics peut toujours crier : sa voix n’a aucune portée.

Anis S.

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