Après une certaine accalmie, le code de la famille revient sur le tapis politique: ceux qui Ie défendent se dressent de nouveau contre les amendements proposés par le gouvernement et cherchent coûte que coûte à préserver tel quel ce code sous prétexte qu’il s’inspire de la religion.Or, de nombreux analystes, et parmi eux des juristes, ont montré que ce code, adopté dans la précipitation, il y a une vingtaine d’années, ne correspond plus à la situation de la famille algérienne aux conditions de la vie moderne. Ils ont montré surtout son caractère discriminatoire à l’égard de la femme dont les droits les plus élémentaires sont bafoués. Au vingt et unième siècle, on ne peut plus continuer à défendre la polygamie ni à imposer une tutelle insupportable sur la femme, faisant d’elle une éternelle mineure, à la merci de son père, de son frère ou de son mari. La participation massive des femmes à la guerre de libération puis leur rôle dans la reconstruction du pays et, aujourd’hui, dans son développement, ont montré le contraire. En fait, ceux qui veulent maintenir la femme dans un statut dégradant sont ceux-là mêmes qui veulent assoire leur main-mise sur la société, en lui imposant leur idéologie. A ceux-là, le président de la République a répondu récemment dans son discours à l’ouverture du 32e congrès arabe du travail: il faut accorder ses droits à la femme, il faut favoriser son émancipation. “Je suis convaincu, a-t-il déclaré, que la situation actuelle de la femme n’a rien à voir avec la religion qui est claire là-dessus, ni même avec la Constitution qui garantit l’égalité des sexes, ni encore moins les lois de la République.Les seuls obstacles dressés devant l ’émancipation de la femme sont les mentalités archaïques qu’il faut secouer’’. Et de conclure par cet appel : “Donnez-lui ses droits !”.
S. Aït Larba