Depuis maintenant près de quatre ans, les enseignants de l’école primaire de Sanana dans la commune de Draâ El Mizan, vivent une situation sans pareille. “Nous avons cru que les familles recasées dans notre école n’allaient pas rester tant d’années. Elles en sont à leurs quatrième année. Nous vivons un calvaire”, nous a déclaré un enseignant qui a requis l’anonymat. “Nous avons même observé une grève. En vain”, a ajouté un autre. Effectivement, selon nos informations, deux familles dont les habitations étaient menacées d’effondrement occupent dans cet établissement deux logements destinés au corps enseignant et une salle de cours. Le directeur de cette école a saisi par écrit toutes les parties concernées. Les parents d’élèves sont montés au créneau, et ils pensent reconduire leur mouvement. “Même les résultats à l’examen de sixième commencent à baisser. Comment allez-vous accepter que votre fille ou votre fils soit toujours en contact avec des personnes adultes étrangères à la famille éducative ? C’est anormal. L’école est devenue un centre de recasement. C’est le seul moyen que trouvent nos responsables locaux pour pallier à des situations comme celle-ci. Pourtant, ce ne sont pas les logements sociaux qui manquent”, tel est le plaidoyer d’un parent d’élève. Force nous a été donnée de constater que les écoles sont des passages obligés dans de telle situation si bien que les élèves ne poursuivent pas normalement leurs études.
En principe, disent les parents, les établissements scolaires ne devraient pas être utilisés à d’autres fins. La cas de l’école de Sanana n’est pas isolé. Mais, il est tout de même temps de trouver une solution à cette situation qui ne cesse de mettre dans la gêne aussi bien les élèves que leurs enseignants. “Nous attendons toujours la concrétisation des promesses des autorités locales données au lendemain de notre contestation”, nous a rappelé un autre enseignant. Un mois après la rentrée scolaire, rien n’est décidé par rapport à ce problème.
A. O.