Inauguration d’une stèle à la mémoire des martyrs

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A l’effet de marquer cette date historique, une affiche d’activités culturelle et sportive a été concoctée par les membres de cette association en collaboration avec l’APC d’Ighram, l’association Tudert et la JSMB Ighram. Aussi, la chorale Ijejiguen n’El Mechta, lors de sa production au niveau du siège de la commune, a subjugué le public et le gala de la boxe animé par le club de la JSMBI a émerveillé la population d’Ighram par l’excellente prestation de ses athlètes.

Pendant la matinée du 5 juillet une stèle commémorative a été inaugurée à la mémoire des martyrs du village en présence du P/APC d’Ighram, le chef de daïra, des membres de l’ONM, de l’ONEC et les représentants des comités de la commune d’Ighram.

El Mechta est un village enclavé et fortement boisé qui relève de la compétence territoriale de la commune d’Ighram ; aujourd’hui, la quasi totalité de ses habitants vivent au village colonel Amirouche, dans la commune d’Akbou. Son éloignement de la ville d’Akbou et sa situation géographique, conjugué à l’engagement de ses habitants en faveur de la cause nationale lui a conféré un grand rôle pendant la guerre de Libération nationale. 74 de ses enfants ont consenti l’ultime sacrifice pour que vive l’Algérie. Les souvenirs des tortures et des exactions de l’armée coloniale restent encore vivaces dans l’esprit de ces hommes et femmes et elles ne sont pas prêts de s’effacer tellement les atrocités subies relèvent de la sauvagerie et de la bestialité. Lors d’une prise de parole, une femme a évoqué, avec des pleurs d’enfants, l’assassinat d’une femme à laquelle une soldatesque française a arraché auparavant, lors d’une séance de torture, un sein pour le pendre à un arbre. Un des hommes qui assistaient à la scène a été tué par un coup de revolver pour avoir osé couvrir le corps de cette héroïne avec son burnous. La mémoire des habitants de ce village qui ont vécu la guerre de Libération regorge de pareils souvenirs. Ce village compte également deux abris qui ont servi d’hôpitaux aux blessés de la guerre, qui y trouvaient tout ce dont ils avaient besoin. Malgré toute la violence employée, les soldats français n’ont pas pu arracher à la population d’El Mechta la divulgation de de l’endroit de ces deux hôpitaux. Par ailleurs, ces bâtiments sont d’une beauté et d’une originalité architecturale inouïe, leur restauration est impérative tant pour leur cachet physique que moral. Les chefs militaires de la wilaya III auraient tenu un conclave pendant 15 jours dans ce village en août 1956 avant de rejoindre Ifri Aouzelaguen. Colonel Amirouche, Akloul Ali, Mohamedi Saïd, Mira Abd Errahmane et Belkacem Krim étaient parmi les présents. Nombre de présents se sont plaints de la non-reconnaissance de l’Etat algérien pour leur dévouement à la cause nationale car ils n’ont pas bénéficié de réparation à la hauteur de leur sacrifice et espèrent le voir reconsidéré dans sa forme et dans son fond.

B. Sadi

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