La société civile s'implique

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Une mutation positive et une prise de conscience de la société civile à propos de la gestion des affaires publiques, notamment dans la réalisation de projets d'utilité collective, se manifestent avec acuité ces dernières années.

Ceci est constaté à travers une implication directe, notamment sur le volet du respect des normes techniques et esthétique. La dernière en date remonte à la première semaine du mois de novembre écoule, et est relative à l’opération de rénovation du boulevard central de Raffour, dans la commune de M’chedallah, par un revêtement en bitume. Seulement l’entreprise chargée de sa réalisation a tenté de commencer les travaux du revêtement en BB (goudron), un matériau moderne dénommé tapis, avant que certains ouvrages souterrains, inclus dans ce projet, ne soient réalisés, tels que les avaloirs et système de drainage des eaux et les traversées du réseau de l’AEP. L’entreprise, qui intervient de nuit, a mobilisé une flotte d’engins spécialisés dans le transport du bitume. Cependant, l’enrobage a été stoppé net par des citoyens intervenus juste à temps, pour exiger à ce que les ouvrages souterrains soient exécutés avant l’opération de revêtement en goudron, censée se faire en dernier. Un cas qui a nécessité l’intervention du nouveau wali en personne qui, après s’être déplacé à deux reprises sur les lieux, a répondu favorablement à la légitime doléance des citoyens. En effet, le chef de l’exécutif a exigé que les ouvrages souterrains soient réalisés avant le bitumage. A Ath Mansour, les citoyens du chef-lieu de commune et ceux du village Ath Vouali ont croisé le fer avec l’entreprise chinoise à laquelle a été confié le projet de réalisation de la pénétrante autoroutière Ahnif/Bejaia. Cette entreprise a voulu « sauter » plusieurs passages et accès sous forme de ponts. Les citoyens ont fini en toute logique par avoir gain de cause. Dans la commune d’Ahnif, la population a émis des réserves quant au projet du CET intercommunal, implanté au lieu-dit «Tikremtath». En effet, l’indispensable centre de tri, destiné à réduire les retombées négatives de cet important ouvrage, et du coup le rentabiliser d’abord par des dizaines de postes d’emploi et la récupération et recyclage des déchets ménagers, a été exclu du projet. Là aussi, la société civile a fini par avoir gain de cause. L’ouvrage (le centre de tri), dont les travaux sont en voie d’achèvement, a été annexé au CET. Cela pour ne citer que les récentes réactions de la société civile, à coté de dizaines d’autres, pour empêcher le bâclage, le gaspillage, le non respect des normes techniques durant la réalisation d’ouvrages d’utilité publique. Cela dénote d’une mutation positive des mentalités et d’une prise de conscience de la part des citoyens qui, devant le laisser-aller de certains services étatiques, s’implique activement et directement dans la gestion des affaires publiques. Des réactions positives qui commencent à se généraliser, d’autant plus qu’elles ont eu des retombées. Il ya lieu de citer «la remise en état des lieux», une des closes incluse obligatoirement dans tout cahier des charges et marchés de projets d’utilité publique. Toutefois, elle est rarement exécutée par les entreprises de réalisation, au même titre que l’évacuation des déblais et le bâclage des travaux.

Oulaid Soualah

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