La ville étouffe

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Ain El Hammam est en train de payer les conséquences de la gestion des responsables successifs, à tous les niveaux. Le copinage ou des considérations telle l’idée d’être élu pour “quatre ans et partir, en bon termes avec tout le monde” ont fait que personne n’a pu projeter le plan de la ville dans le futur. Les constructions érigées dans des endroits prévus, pourtant comme espace verts, ont transformé Michelet en un énorme pâté de maisons sans forme, ni verdure ni parking. Certaines rues, déjà étroites à l’indépendance ont gardé leurs dimensions pendant que d’autres se sont rétrécies, grignotées par les nouvelles bâtisses, sans que personne ne crie au scandale. Aujourd’hui, avec l’arrivée des vacanciers, pénétrer dans la ville relève du parcours du combattant. Quant à en sortir, c’est une autre histoire. Les transporteurs de voyageurs sont les premiers à s’en plaindre. Pour Idir, “Il faut une heure pour fair le tour de la ville, ce qui réduit considérablement le nombre de rotations” ceci en jour de semaine car durant les week-ends, le bouchon est tel qu’on se demande ce qu’il adviendrait de nous si jamais un incendie se déclarait au centre-ville. Par ailleurs, si dans les autres agglomérations, on se plaint des marchands qui squattent une partie des trottoirs, à Michelet, on squatte même une partie de la chaussée pour prolonger “son trottoir”. Imaginez alors les automobilistes qui se disputent l’asphalte avec cette foule obligée de se faufiler entre les voitures, pour se frayer un passage. Le nombre de véhicules qui traversent la grande rue pour aller vers Iferhounene ou Ait Yahia dépasse les capacités de la rue qui reçoit quotidiennement cette marée humaine venue des villages et communes environnantes. Mais cela ne dérange que le commun des citoyens. Ceux qui sont chargés de leur faciliter la vie ont de tout temps été préoccupés par “plus important”. L’anarchie est érigée en mode de vie. Les barrières n’existent plus. La ville continue de naviguer à vue sans qu’on saches jusqu’à quand. Y aura-il, un jour, un pilote dans cet avion ?

Nacer B.

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