Des familles «vivotent» dans les chalets

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Il est très difficile de passer le mois de Ramadhan à l’intérieur de chalets dont la durée de vie a expiré depuis une dizaine d’années.

Les familles qui continuent d’y vivoter endurent des tracas immenses en ce mois de piété et ne savent plus à quel saint se vouer. C’est le cauchemar. Ce calvaire est beaucoup plus ressenti par ceux ayant déposé des recours au lendemain des opérations de relogement des habitants des chalets.

Que ce soit aux Issers, à Thénia, à Bordj Ménaïel ou dans une autre localité abritant un site de chalets, les habitants vivent le calvaire et sont dans un état psychique des plus diminués. Il y a ceux qui attendent deux ans, un an et d’autres sept mois pour que leurs recours soient étudiés par la Commission de wilaya, devant statuer sur leur sort, en vain. Au site dit «Elouz» de Thénia, elles sont près d’une vingtaine de familles à ne pas avoir été relogées, lors de l’opération d’octobre 2018 qui avait touché plus de 400 familles.

Ici, au milieu des débris, des restes de chalets, de parpaings et de tôles en tous genres, semblable à un champ de guerre, ces familles n’en peuvent plus. Elles se sentent abandonnées à leur triste sort. «Les autorités ne s’inquiètent plus de notre sort. Elles nous ont laissés seuls au milieu d’un site qui ressemble à une cité fantôme», dira Omar, l’un des habitants du site «Elouz».

Et d’ajouter : «On nous a promis d’étudier nos recours dans les plus brefs délais, mais rien n’est fait pour nous reloger dans des habitations dignes de ce nom.» Au lendemain du relogement des familles au niveau des 700 logements, réalisés à proximité du site de chalets, l’eau et l’électricité ont été coupées. «Ce n’est pas normal d’abandonner des familles dans de telles conditions inhumaines, alors que nous sommes des citoyens à part entière et que nous jouissons de tous nos droits», poursuit notre interlocuteur.

«Nous avons vécu un calvaire en hiver, en raison de l’absence de l’eau, alors qu’allons nous faire en été, où ce liquide se fait très rare même dans les milieux urbains», dénonce-t-il. Pour s’approvisionner en eau potable, les chefs de famille se déplacent jusqu’à la nouvelle cité afin de remplir quelques jerricans. Quant à l’énergie électrique, ce sont les voisins qui se chargent de leur alimentation. «Nous sommes restés pendant toute une semaine sans électricité, en plein froid.

J’étais contraint d’emmener mes petits enfants chez mes parents pour se réchauffer, le temps de régler ce problème», ajoute Omar, qui dénonce l’immobilisme des autorités locales et des élus notamment qui n’ont rien fait pour éviter pareille situation. Mais un brin d’espoir commence malgré tout à naître chez ces familles suite à la reprise des opérations de relogement, récemment. Certaines aspirent même à passer la fête de l’Aïd El Fitr dans un logement décent.

Youcef Z.

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