La ferme pilote périclite en silence

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La ferme pilote Abderrahmane Mira de Tazmalt était l’un des fleurons de l’agriculture de cette localité, qui compte des centaines d’oliviers centenaires. Héritée de la période coloniale, cette ferme, qui s’étale sur des centaines d’hectares, périclite depuis ces dernières années. Elle s’étend de la localité d’Allaghane jusqu’à Tavlazt en longeant au sud l’oued Assif Aâbbas.

Traversée par la RN26, cette ferme étatique est bien située pour la récolte des olives, qui sont facilement acheminées. Néanmoins, ce qui est à déplorer par dessus tout dans cette vaste étendue oléifère, ce sont les petits bidonvilles qui y ont été érigés depuis des années par des squatteurs venus de la wilaya de M’Sila.

En tout, ils sont trois petits bidonvilles qui y ont été installés par ces ex-nomades, devenus sédentaires. Deux bidonvilles sont situés à Allaghane, de part et d’autres la RN26, et le troisième est sis, quant à lui, à proximité de l’oued Assif Aâbbas. Les conséquences de ce squat sont innombrables et surtout très préjudiciables aux centaines d’oliviers qui y sont plantés. Des dizaines de taudis sont aménagés dans ces lieux avec des objets hétéroclites.

Ces trois bidonvilles ne cessent dans leur sillage de s’étendre et de prendre la forme de petits hameaux habités par des dizaines de familles, lesquelles se multiplient aussi. Ces indus occupants possèdent pour la majorité des cheptels, des ovins et caprins en particulier qui paissent chaque jour dans cette vaste oliveraie en dégradant les oliviers, car ces ruminants affectionnent surtout les feuillages des oliviers. Cela sans évoquer les dépotoirs sauvages constatés ici et là dans cette ferme pilote, qui se trouve sérieusement polluée aussi.

«Les squatteurs de la ferme pilote n’ont qu’un seul objectif en aménageant des taudis: bénéficier de logements sociaux au dépens des habitants originaires de la commune qui attendent, depuis des décennies, un toit décent sans pouvoir en bénéficier», fulmine un demandeur de logement habitant Tazmalt.

Déjà, des dizaines de familles qui habitaient cette ferme ont été recasées, ces dernières années, dans des logements sociaux au nord de la ville de Tazmalt. Cela n’a pas pour autant réglé le problème du squat, car d’autres familles venues de M’Sila ont squatté, à leur tour, cette ferme en lorgnant sur un probable quota de logements sociaux.

S. Y.

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