La récolte de miel en deçà des attentes

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Annoncée depuis plusieurs semaines, la récolte de miel de cette année est plutôt faible à Aïn El-Hammam. Ceux qui ont commencé à récolter leur miel depuis quelques semaines se disent déjà déçus par la production de leurs abeilles. Ils savaient que l’«année allait être mauvaise, mais pas à ce point !», confie Salah, qui tire de l’agriculteur le plus clair de ses revenus.

Notre apiculteur s’attendait à amortir les frais engagés pour la nourriture et l’entretien du rucher, afin d’en tirer de substantiels bénéfices. Ses collègues, anciens dans la profession, abondent dans le même sens. Il y a quelques mois, les cadres étaient gorgés de miel. Cependant, suite à la courte période de floraison, réduite par les intempéries, les abeilles, qui n’ont pas pu butiner pendant une longue période, n’ont pas effectué de grandes réserves de nectar. Pire, «les grandes chaleurs ont eu un impact négatif sur la production de miel. Les abeilles ont dû se rabattre sur leurs provisions qu’elles ont consommées rapidement pour survivre», raconte un éleveur qui a été obligé de nourrir son cheptel avec du sirop pendant une longue période.

«Je dois patienter encore une année pour me rattraper. L’essentiel pour moi est de maintenir en vie mon rucher», estime-t-il, en confiant qu’il a investi dans l’achat d’une dizaine de ruches, il y a quelques années, et qu’aujourd’hui, son rucher en compte le double. «Lorsque la saison est bonne, je ne m’en cache pas, j’arrive à vendre une quantité de miel suffisante pour avoir des rentrées d’argent importantes», ajoute-t-il.

Si les éleveurs «sédentaires» se plaignent du manque de miel, la situation de ceux qui, d’habitude, pratiquent la transhumance est pire. Leur récolte, selon des sources, est quasi nulle en certains endroits. Mais la plupart d’entre eux avouent qu’ils disposent, toute de même, de quantités nécessaires à la consommation familiale. Ce qui est, toutefois, loin de les satisfaire. Vendu entre six mille et huit mille dinars le kilo, le miel de montagne est considéré de «bonne qualité» par de nombreux consommateurs qui viennent s’approvisionner dans la région. Notons que pour la plupart des apiculteurs locaux, l’élevage des abeilles n’est pas leur seule source de revenus. En effet, rares sont ceux qui vivent exclusivement du produit de la ruche (pollen, miel, gelée royale…).

A. O. T.

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