Le programme d’urgence piétine

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Un programme d’urgence d’ouverture de pistes agricoles a été accordé, en 2017, suite au déplacement à Aït Yahia Moussa de nombreuses commissions et responsables, dont l’ex-ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et son homologue de l’Agriculture, dans la région sévèrement touchée par les feux de forêt.

En effet, après avoir constaté les dégâts et conclu que les oliveraies auraient pu être sauvées s’il y avait des accès, il a été décidé de faire bénéficier cette commune de près de dix kilomètres de pistes à travers ses différents villages. Pour le moment, soulignent de nombreux interlocuteurs, seules deux pistes ont été ouvertes. D’ailleurs, il est à rappeler qu’en août dernier, les habitants d’Afir avaient fermé le siège de l’APC pour réclamer l’ouverture de la piste dite «Alouache» sur 1 800 mètres, alors que l’entreprise chargée de cette opération avait pris la décision que ses engins quitteront le village Tifaou, où une piste similaire avait été ouverte.

Dans ce sens et selon un adjoint du maire, même si ces pistes sont ouvertes, elles ne sont pas praticables car non aménagées. Notre interlocuteur nous cite la piste ouverte entre Ath Attella et Ath Ouacif sur une distance de 2 400 ml. «Depuis que les engins sont partis, aucune autre opération n’a été réalisée. Pourtant, lors de sa dernière visite sur les lieux, l’ex-wali de Tizi-Ouzou, Mohamed Bouderbali, avait promis qu’elle serait aménagée. Pis encore, même les ouvrages mal réalisés n’ont pas résisté plus d’une année.

Il faut tout refaire. Et pour cause. Les eaux de pluie qui ont charrié des détritus de tout genre les ont complètement bouchés à tel point que lorsqu’il pleut, l’eau coule sur la piste», explique le même responsable. Ce dernier ajoutera que qu’en ce qui concerne la piste prévue entre Ath Attela et Agouni Aïssa (Les Bouzelha), elle n’est pas encore lancée. «Nous attendons toujours que les services des forêts lancent l’opération concernant cette piste de 3 000 ml», poursuit l’adjoint du maire.

En tout cas, il a été démontré encore une fois que par manque d’accès ni les agents de la Protection civile ni ceux des services des forêts ne peuvent intervenir dans les champs, notamment d’oliviers, que les feux ont encore ravagé l’été dernier. Par ailleurs, les responsables locaux de cette APC fortement boisée estiment que la réalisation d’un poste avancé de la Protection civile est indispensable dans leur municipalité. «Qu’on nous affecte, au moins en été, un contingent de pompiers au chef-lieu communal afin d’intervenir avec célérité, en cas de feu de forêt et de tout départ de feu.

Il faut savoir que l’unité de Draâ El-Mizan est à plus de trente kilomètres de certains de nos villages. Pourtant, le directeur général de ce corps constitué avait promis de dégeler onze postes de la Protection civile. Seulement, nous avons constaté que notre commune ne figure pas sur cette liste. Doit-on encore attendre qu’il y ait d’autres morts pour inscrire un poste similaire ? Personne n’oubliera le septuagénaire brûlé vif dans son champ, en juillet 2017, à Ath Rahmoune», explique un autre adjoint du P/APC. C’est dire que l’installation de ce poste avancé et l’ouverture de pistes, pourtant programmées, sont urgents dans cette municipalité ô combien déshéritée.

Amar Ouramdane

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