Les conditions de scolarisation décriées

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L’école primaire Kentour Rabah du village Guenana, dans la commune de Bordj Ménaïel, se dégrade de plus en plus et les conditions de scolarisation des élèves laissent à désirer. Les villageois, particulièrement les parents d’élèves, sont en colère à cause de cette situation qui ne fait qu’empirer et des responsables locaux qui ne cessent d’afficher leur inertie. Amar, un jeune militant associatif dudit village, n’a aucun espoir quant à l’amélioration des conditions de scolarisation des enfants et encore moins celle des villageois.

Il affirme que l’école primaire a été touchée par le séisme de 2003, chose qui a contraint les responsables du secteur d’alors d’implanter trois classes en préfabriqué pour permettre aux élèves de poursuivre leurs études. Mais contre toute attente, le provisoire qui devait laisser place à un nouveau projet d’infrastructure éducative n’a fait que durer et faire endurer, au même moment, un véritable calvaire aux élèves, et ce depuis près de 17 ans.

Au jour d’aujourd’hui, ces élèves poursuivent leurs cours dans ces classes en préfabriqué dépourvues de toutes commodités. Les chalets en question sont dégradés. La toiture est abîmée laissant entrer l’eau de pluie, en hiver, et une chaleur suffocante, en été. Les fenêtres sont pratiquement cassées, alors que les portières sont défoncées, sans parler des chaises et des tables. Pour rappel, au lendemain du séisme de 2003, l’école a été classée dans la catégorie orange 3, à démolir.

En 2013, un rapport d’expertise du Centre de contrôle technique (CTC) avait décidé de la démolition de la bâtisse, ajoute Amar, tout en affirmant qu’un nouveau projet d’école était inscrit au profit de leur village. «Depuis près de 7 ans, nous continuons à envoyer nos enfants dans cette école sans se soucier de leur sécurité. Nous attendons également que la nouvelle école soit construite, en vain», ajoute-t-il. «Nous avons adressé plusieurs missives aux autorités locales, tout en attirant leur attention sur les mauvaises conditions de scolarisation des élèves, mais cela n’a rien donné», précise notre interlocuteur.

Et d’énumérer les autres manques à combler : absence de sanitaires dignes de ce nom, vespasiennes dégradées et insalubres à longueur d’année en raison, notamment, de l’absence d’eau, pas de cantine scolaire, ce qui pénalise les enfants des villages limitrophes, car ils doivent retourner chez eux à midi pour prendre leur déjeuner et revenir à pied, alors que certains restent le ventre creux. Le transport scolaire est également absent. Pour cela, les élèves parcourent près de cinq kilomètres quotidiennement pour rallier les bancs de l’école.

En hiver, c’est le calvaire. Il est vrai que l’APC dispose d’une dizaine de bus de ramassage scolaire, mais ils sont insuffisants pour assurer le transport des élèves des trente écoles primaires de la commune.

Youcef Z.

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