Confrontés aux dépenses du Ramadhan, les parents n’étaient pas encore sortis de l’auberge à l’occasion de l’Aïd El Fitr. Pour passer une fête dans l’ambiance des grands jours, les pères et les mères de famille ont du impérativement se soumettre aux coutumes qui ont cours dans la région depuis des décennies, voire plus. Parfois, la fête devient un prétexte à tous les excès. «Thassewiqth», ou la fête des enfants, qui a lieu la veille de l’Aïd, est le jour le plus attendu surtout par ces bambims. La plupart des parents n’ont pas travaillé ce jour-là (lundi dernier) même s’il n’était pas encore dit que le lendemain mardi allait être l’Aïd. Ils avaient une autre mission importante à accomplir.
Hormis ceux, très rares, qui n’ont personne pour les emmener au marché, tous les enfants s’y sont donnés rendez-vous. La grande rue de la ville est devenue, l’espace d’une journée, un énorme marché de jouets à ciel ouvert, où plus d’une centaine de vendeurs étalaient leur marchandise sur des tables de fortune ou à même le sol. Qu’importe, l’essentiel est de vendre la marchandise aux petits dont les parents qui ne peuvent rien leur refuser en cette journée, y laissant une partie de leurs économies. Cette année, les prix ont dépassé tout entendement. Une carcasse à quatre roues, représentant une pelleteuse, est proposée à 850 dinars, alors que le même objet muni d’un moteur est affiché à… 3 200 DA.
Un père de famille croit bon de signaler qu’ «à ce prix, on peut acheter beaucoup de choses plus utiles». «Mais, c’est l’Aïd !», une phrase qui revient souvent pour justifier «ces dépenses inutiles». On ne lésine pas aussi sur l’achat des friandises, des viandes et autres desserts. Les boucheries sont prises d’assaut pendant les trois derniers jours du Ramadhan. Leurs présentoirs, pleins à craquer, se vident à vue d’œil. Les ventes par kilo ne sont plus de mise.
On ne se contente plus de petites quantités malgré les prix des autres produits qui ont grimpé d’une manière vertigineuse. La seule consolation est le prix de la banane qui s’est vendue, ces derniers jours, à 210 dinars, moins chère que les fruits de saison, tels les nèfles ou la nectarine, alors que le citron a déjà atteint les 400 dinars.
A. O. T.