La campagne de cueillette des olives qui bat son plein actuellement à Chemini enregistre une production abondante. Ainsi, la récolte s’annonce plutôt bonne, cette saison. «Au vu des prévisions, nous sommes partis pour réaliser l’une de nos meilleures saisons», a informé un oléiculteur de la commune éponyme. En plus de la relative clémence sur le plan climatologique, cette année, autant sur les plans de la qualité que de la quantité (l’une consécutive à l’autre), le fruit a tenu bon et promet d’être à la hauteur des attentes, a-t-on ajouté.
Il faut dire que l’abondance des olives cette année a poussé plusieurs familles à consacrer tout leur temps au travail des champs, oubliant les autres tâches. En plus, la cueillette se déroule dans de bonnes conditions, notamment en présence des enfants, en cette période de vacances d’hiver. Ainsi, des familles entières vaquent à la cueillette des olives, un fruit sacré en Kabylie. De ce fait, une ambiance de joie, créée notamment par les enfants et les jeunes, venus aider leurs familles à effectuer cette opération, règne.
Les champs renouent avec l’euphorie d’une fin d’année riche en valeurs et autres enseignements sur les us et coutumes locaux. Une occasion également pour les villageois de se retrouver. En tout cas, les propriétaires des oliveraies sont en train de mettre les bouchées doubles pour mener à terme cette campagne oléicole, qui s’annonce satisfaisante comparativement à l’année dernière. Il est utile de rappeler que la cueillette des olives ne vise pas uniquement à subvenir aux besoins de la famille, en matière d’huile qu’on consomme à satiété, mais aussi à arrondir les fins de mois par la vente de quelques litres de ce précieux produit du terroir.
Une fois récoltée, l’olive est directement acheminée vers les huileries qui sont nombreuses dans la région. D’ailleurs, les propriétaires des huileries assurent eux-mêmes le colportage des olives pour faciliter la tâche aux paysans et, par ricochet, attirer davantage de clients. Et d’assurer : «Cette saison, la récolte est bonne. Elle varie entre 18 à 23 l le quintal d’olives.» Par ailleurs, encouragés par des perspectives de production alléchantes, qui assureront pain et revenus substantiels à la famille, les exploitants mettent tous les moyens pour rajeunir leurs plants existants et en planter d’autres.
Tout cela contribuera à rendre la production meilleure, selon eux. De ce fait, ces dernières années, les vergers connaissent une nouvelle jeunesse, après les travaux d’entretien, d’ébranchage, d’ameublement… réalisés. Enfin, il convient de noter que la filière oléicole occupe une place importante dans bon nombre de villages de la région, où l’olivier est le poumon des montagnes, produisant une huile de qualité. Quant à la cueillette des olives, c’est tout un art en Kabylie, du gaulage, en passant par le stockage et l’extraction.
Tous ces paramètres doivent être maîtrisés pour obtenir une huile de bonne qualité. Une famille entière est parfois réunie autour d’un même arbre pour ramasser ses fruits, si impatiemment attendus. Même les oliviers situés sur des terrains abrupts ne dissuadent pas les villageois, encouragés par l’importante production de cette année.
Bachir Djaider