Le contrat liant la direction de la santé de Boumerdès et l’entreprise italienne CGF Construzioni Generali vient d’être résilié après plusieurs mois d’hésitation. L’Italien qui n’a pas respecté les clauses du contrat de réalisation de l’hôpital de 240 lits à Sahel est sommé de libérer le chantier dans un délai d’un mois. La résiliation du contrat intervient après la publication d’un rapport peu reluisant sur l’état du secteur de la santé dans la wilaya de Boumerdès par les élus APW.
Les élus se sont interrogés sur les raisons des retards mis dans sa réalisation ainsi que le surcoût du projet qui a consommé plus de 4 milliards DA alors que le budget initial était de 3,34 milliards lors de son lancement. Ils ont même réclamé une commission d’enquête ministérielle pour enquêter sur ce qui est devenu le scandale de l’année. Depuis ces huit derniers mois, les travaux n’avancent pas de tout, alors que l’entreprise italienne s’est engagée à faire avancer les choses pour un projet inscrit en 2006 et qui a vu le passage de plusieurs entreprises, notamment portugaises. Le Portugais Abratia avait quitté le chantier précipitamment en 2013.
En réalité, le projet s’est arrêté à plusieurs reprises depuis l’arrivé de l’Italien CGF. Les élus se sont interrogés, par ailleurs, sur le silence inquiétant du bureau d’étude, Bertho, appartenant à l’ETRHB Haddad. Selon l’un d’entre eux, le bureau d’étude avait signé des demandes d’avenants émises par la CGF. Des pratiques qui suscitent moult interrogations. Le département de Hasbellaoui a promis d’envoyer, courant de la semaine, une commission d’inspection qui passera au peigne fin le secteur jugé critique et malade par les élus de l’APW. La commission santé de l’APW a dressé un constat peu reluisant sur la santé, notamment au niveau des trois EPH de la région, en raison de manques en tout genre et dysfonctionnements à tous les niveaux. Quant au projet des 240 lits, selon notre source, est octroyé à l’entreprise Cosider. Les sous-traitants ayant contracté avec l’Italien CGF ne veulent pas céder leurs droits et réclament dores et déjà leurs dus. C’est l’exemple de la SARL Bentoumi qui détient près de 17 millions de créances auprès de la CGF.
Le pire est que plus de 70 travailleurs n’ont pas perçu leur salaire depuis huit mois, alors que la DSP lui doit près de 15 millions. Une plainte contre la CGF a été déposée, par ailleurs, par le propriétaire de la Sarl Bentoumi pour valoir ses droits. Le pôle médical, qui englobe en plus de cet hôpital un complexe mère-enfant (maternité) et une école paramédicale, tant attendu par les habitants de la région, est loin de devenir une réalité. Les malades devront prendre leur mal en patience avant que ces projets ne soient réalisés.
Youcef Z.

