«Le logement rural est victime de son succès. Quels que soit les efforts consentis par les pouvoirs publics, on aura toujours des demandes insatisfaites», tranche un responsable de la commune de Kherrata, où cette formule de logement a le vent en poupe. Les responsables de la municipalité font état de 1 300 demandes en attente de traitement.
«Il y a une adhésion massive et sans précédent de la population au FONAL, surtout depuis les facilitations accordées aux demandeurs. En contrepartie de cette forte demande, on nous a attribué une centaine d’aides financières seulement, après trois années de gel au cours desquelles les demandes se sont accumulées», confie notre interlocuteur, en plaidant pour l’affectation de quotas supplémentaires. Bien des prétendants au logement FONAL de la commune de Kherrata nourrissent le même espoir.
D’aucuns confessent que leur chance d’avoir un toit est suspendue à cette formule. «Toutes les autres formules de logement me sont soit inaccessibles, soit indisponibles à Kherrata. Paradoxalement, je suis trop riche pour prétendre au logement social et pas assez pour souscrire à un logement promotionnel», se lamente un citoyen du village Djermouna. «Aussi longtemps que durera le statu quo, je suis condamné, moi et ma petite famille, à croupir dans la misère et la précarité», ajoute-il, amer. «Mon dossier est vieux de plus de six ans. Je crois avoir d’autant moins de chance de bénéficier de cette aide que les quotas sont réduits à la baisse, pendant que la demande ne cesse de grimper», dira un autre souscripteur au FONAL, selon lequel cette situation d’impasse a amplifié le mouvement d’exode vers les grandes villes. De s’être montés le bourrichon, confie-t-on, des cohortes de villageois ont fini par se résoudre à mettre les bouts, emportant avec eux leurs rêves, déçus.
N Maouche