La détermination des grands jours

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La foule des vendredis était une fois de plus au rendez-vous hier. Et même si des centaines de manifestants ont préféré commémorer ce 1er novembre dans la capitale Alger, c’est un tsunami qui a déferlé sur les artères de la ville de Bouira. Après la pluie et le froid qui ont sévi en matinée, une éclaircie inattendue s’est invitée vers 12h30, au grand bonheur des marcheurs, dont certains étaient arrivés plus tôt que d’habitude pour se regrouper à la place des martyrs de la vieille ville.

C’est en entonnant l’hymne national puis ‘’Aghuru’’ du Rebelle, repris en chœur par les manifestants, que la marche s’est ébranlée. Aussitôt, des slogans contre le pouvoir en place fusent des premiers marcheurs du carré en tête de la procession humaine. Des pancartes, des banderoles, des posters ainsi que des drapeaux amazigh et national ont été fièrement arborés. Les posters de Bouregaa, Karim Tabbou et Boumala, toujours en détention, ont été particulièrement mis en évidence par les marcheurs. Les «Ulac l vot ulac avec la bande», «le peuple veut son indépendance !», et «non à un cinquième mandat bis» ont été longuement repris par des protestataires, qui ont battu le pavé à travers les principales rues de la ville jusqu’à l’esplanade de la maison de la culture.

A été également revendiquée avec insistance la libération des détenus d’opinion : Boumala, les trois jeunes de Haïzer et l’ensemble des jeunes incarcérés injustement. Des jeunes de Haïzer tenaient également une banderole géante avec les photos des jeunes détenus de leur localité, dont Akbi Akli, Karoune Hamza, Lakhal Ali, Massinissa Aïssous, Karim Boutata, Samira Messouci, ou encore Abdelouahab Fersaoui. «Pour la mémoire et contre l’oubli : 1 novembre 1954 – 1 novembre 2019. Nous marchons à votre mémoire, valeureux martyrs de la Révolution assassinés pour avoir glorieusement défendu notre patrie», scandait un manifestant à l’aide d’un mégaphone.

«Pour une Algérie libre et démocratique», «FLN dégage, RND dégage,… système dégage !» étaient les autres revendications scandées tout le long du parcours de la marche, allant de la place publique au siège de la wilaya, en passant par le boulevard jusqu’au Château d’eau, l’ex-gare routière et le pont Sayeh. La foule commença à se disperse comme d’habitude, dans le calme, au niveau de l’esplanade de la maison de la culture.

Hafidh Bessaoudi

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