Malgré la résistance des parlementaires, le FFS a décidé de passer à l’acte et retirer ses députés et ses sénateurs de l’APN et du Sénat en fin de semaine.
En effet, la direction nationale, après avoir tranché et rendu publique la décision il y a de cela une dizaine de jours, vient de saisir officiellement les parlementaires du parti leur demandant (aux députés et sénateurs) de rendre effective leur démission collectivement des deux chambres d’ici la fin de la semaine, a-t-on appris auprès du nouveau premier secrétaire, M. Hakim Belahcel. «Conformément à la décision prise par le parti stipulant le retrait immédiat de nos représentants des deux chambres du parlement, il est demandé à nos députés et sénateurs de se conformer à la décision du FFS en déposant leurs démissions cette semaine», affirme Hakim Belahcel, le nouveau premier secrétaire du FFS.
Selon ce dernier, «en 2012 le Front des Forces socialistes avait opté pour la participation tactique aux élections législatives. Ce fut le cas aussi lors des élections législatives de 2017. Notre participation a été dictée par un contexte politique national et régional particulier. Je rappelle qu’en 2012 le monde arabe et une grande partie de l’Afrique du Nord furent secoués par des révoltes populaires connues sous le nom du printemps arabe.
Ces révolutions, qui étaient pour la plupart violentes, ont occasionné des bouleversements majeurs dans toute la région et ont créé une instabilité sécuritaire au niveau même de nos frontières». Et d’ajouter : «Notre pays était en proie à une contamination éminente ne serait-ce que sur le plan sécuritaire.
La circulation massive des armes lourdes, résultat direct des conflits militaires au Sahel et en Libye et le début des remous dans quelques régions du pays provoqués par des pénuries de sucre et d’huile, ont été parmi les raisons qui nous ont orientés vers cette participation. Nous savions pertinemment que nous avions un rôle politique important à jouer à l’intérieur de l’hémicycle dans une pareille conjoncture.
Il ne fallait surtout pas participer à la fragilisation des institutions de l’Etat et livrer ainsi tout un pays et tout un peuple à toutes les menaces et à tous les dangers. La question qui se posait à nous à l’époque était la suivante : « comment sauver l’État sans sauver le pouvoir? ». D’autre part, nous avions considéré qu’il y avait une vraie opportunité qui s’offrait à nous pour profiter des campagnes électorales pour réhabiliter le politique et faire du mouvement dans le statu quo.
Une mission que nous avons grandement réussie de l’avis de beaucoup d’observateurs», indique Hakim Belhcel. «Aujourd’hui, la situation a changé. Nous sommes engagés aux côtés d’une population déterminée à se défaire de l’emprise d’un régime totalitaire et mafieux. La déferlante humaine, qui a inondé toutes les villes du pays, ne jure que par la dissolution de toutes les institutions qui représentent, d’une manière ou d’une autre, le système en place.
Pour nous au FFS, le choix a été opéré dès le début de la révolte populaire qui a brandi comme revendication principale l’Élection d’une assemblée constituante souveraine, prélude de l’avènement d’une nouvelle République.
Par conséquent, la direction nationale du parti, et en cohérence avec ses principes et orientation stratégique, a décidé de démissionner des chambres», conclut notre interlocuteur qui rappelle que «le FFS avait gelé ses activités pendant des mois pour contester le coup de force perpétré contre l’ancien président de l’assemblée, a-t-on appris auprès de notre interlocuteur».
A signaler par ailleurs que le coordinateur de l’instance présidentielle, Ali Laskri, a, lui, déjà officialisé sa démission. Il est le troisième parlementaire à renoncer à son mandat, en protestation contre le système, après Feroukhi, l’ex-ministre de la Pêche et Khaled Tazaghart de Béjaïa.
Rachid Aissiou.