La distribution du courrier dans les villages et hameaux de la commune de Kendira est l’une des préoccupations majeures de la population. A se fier aux témoignages recoupés des villageois, seuls les lotissements du chef-lieu communal et quelques quartiers situés à la périphérie de ce centre urbain bénéficient de ce service public. Le facteur, ce trait d’union entre l’administration postale et le citoyen, ne court plus les rues, au sens propre et figuré. «Nous avons rencontré les responsables locaux d’Algérie-Poste pour leur exposer nos doléances et obtenir des solutions.
On nous a signifié que notre village, au même titre que de nombreuses localités de la circonscription, fait partie des zones non desservies, ce que tout le monde sait. Nous voulions que notre demande soit prise en charge par l’affectation d’un facteur, comme cela se faisait par le passé», a déclaré un citoyen du village Ihvachen. Et à un autre habitant de ce village de renchérir : «Nous sommes obligées de parcourir près de 10 km pour récupérer un quelconque document à la poste de Tizi Tindjit. Parfois, il faut effectuer plusieurs déplacements sans pour autant être sûr de repartir avec son courrier. C’est un véritable supplice.»
La plupart du temps, informe-t-on, le courrier se transmet d’une personne à une autre. Au petit bonheur la chance. Et les cas des lettres ouvertes par des tiers, égarées ou jamais parvenues à bon port, sont légion. «Si un courrier échoue entre les mains d’une personne malintentionnée, son destinataire risque de ne jamais en voir la couleur. J’en ai fais moi-même l’amère expérience», dira un retraité de Kendira. En tout cas, les villageois avec lesquels on a eu une discussion pensent unanimement qu’Algérie-Poste se doit d’assurer ce service public de proximité, en réhabilitant le segment courrier-coli. «C’est tout à fait compréhensible et même évident que cette entreprise place la logique du profit au cœur de sa stratégie, mais ce n’est pas une raison pour qu’elle se dérobe de ses obligations morales envers ses clients», ajoute un jeune commerçant de Kendira.
N. M.

