La galère des usagers !

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Une fois de plus, une fois de trop, des dizaines de milliers de citoyens, en provenance de plusieurs communes de la wilaya de Tizi Ouzou et même de la wilaya de Béjaïa, ont été bloqués, hier, sur la RN12, suite à une action de protestation à Oued Aïssi.

Une grande cacophonie a régné au niveau de ce tronçon routier, le plus fréquenté par les automobilistes dans la wilaya de Tizi Ouzou, faut-il le rappeler. Des citoyens en provenance de plusieurs communes situées à l’Est, au Sud-est et au Nord-est de la wilaya ont été pris en sandwich au milieu de la RN12, ne pouvant ni avancer ni faire marche arrière. Seule une partie des voyageurs qui étaient à bord des bus et des fourgons de transports ont jugé plus judicieux de descendre des véhicules et de continuer le trajet à pied, jusqu’à la ville de Tizi Ouzou, soit sur un trajet de plus de six kilomètres.

Quant aux automobilistes, ils furent d’abord contraints de patienter pendant un long moment, avant de décider, dans leur grande majorité, de renoncer définitivement à se rendre vers leurs destinations (Tizi Ouzou, Alger …) puisqu’il était déjà trop tard pour arriver à l’heure à leurs lieux de travail ou aux endroits où ils avaient affaire (hôpitaux, aéroports, administrations, etc.). Quant aux autres, ils ont été obligés tout simplement de faire de très longs détours, non sans subir un autre calvaire, celui des embouteillages monstres qui se sont formés naturellement et inévitablement tout au long des routes empruntées pour fuir la RN12. C’était le cas plus particulièrement de la route qui passe par Tamda – Tala Atmane – Timizart Loghbar.

Des milliers de véhicules ont fait le détour par ce chemin et ont été de ce fait contraints de passer de longues heures à avancer lentement avant de pouvoir enfin entrer dans la ville de Tizi Ouzou, après un long supplice et un interminable périple. Les citoyens, qui étaient bloqués hier tout au long de la RN12, n’ont pas manqué d’exprimer leur mécontentement, suite à cette énième action du genre qui a transformé les déplacements dans plusieurs axes routiers de la wilaya de Tizi Ouzou en de véritables sources d’angoisse et de stress, car on ne sait jamais quand et où une route pourrait être bloquée. Ce qui peut arriver du reste à tout moment, faut-il le r appeler.

D’ailleurs, hier aussi, la RN25, qui relie Drâa El Mizan à Tizi Ouzou via Aït Yahia Moussa, a été également bloquée par les habitants des villages Tifaou et Hellil (commune d’Aït Yahia Moussa). On imagine donc aisément l’ampleur des désagréments occasionnés aux milliers de citoyennes et de citoyens qui ont vu la première journée de la semaine gâchée de la sorte. Des personnes travaillant à Alger ont été obligées de s’absenter avec toutes les conséquences que cela allait engendrer, sans compter les personnes qui avaient des rendez-vous médicaux pour des consultations, des radios, des chimiothérapies ou encore pour subir des interventions chirurgicales.

Des citoyens qui devaient prendre l’avion hier, soit à l’aéroport international soit à l’aéroport national d’Alger, auront aussi été contraints de reprogrammer leurs vols. Et la liste des désagréments et des conséquences fâcheuses de ce genre d’actions de protestation est loin d’être exhaustive. Quand bien même, dans la majorité des cas, les raisons de ces citoyens qui ont recours à ce genre d’actions de protestation seraient légitimes, il n’en demeure pas moins que seuls les pauvres citoyens en sont pénalisés. On assiste donc à un scénario regrettable qui se répète régulièrement, où des citoyens sanctionnent d’autres citoyens, ces derniers n’ayant aucune part de responsabilité dans les problèmes des premiers. C’est le cas d’ailleurs des citoyens qui ont procédé à la fermeture de la route nationale N°12 au niveau du lieu-dit Irehallen, juste avant le pont de l’EHS de psychiatrie Fernane Hanafi.

Ces citoyens, qui représentent des dizaines de familles, ont eu recours à cette ultime action, afin de dénoncer la non-tenue des promesses maintes fois réitérées par les responsables quant à l’attribution imminente de logements aux concernés. Ces derniers occupent en effet des chalets depuis plusieurs années. Il s’agit de trentedeux familles auxquelles, selon leurs représentants, on a promis des logements pour avant le 5 Juillet dernier, puis pour avant la fête religieuse de l’Aïd el Adha. Mais à ce jour, les 32 familles en question continuent de survivre dans des conditions lamentables au bord de la rivière du Sébaou à Oued Aissi.

Hier, les représentants de ces familles désemparées ont affirmé que ce n’était guère de gaîté de cœur qu’ils ont fermé cette route à l’aide de divers objets hétéroclites, dont des pneus. Mais c’est par désespoir, car ils sont las d’attendre des logements qui n’arrivent pas. Notons qu’aux environs de 12h30, les protestataires ont mis un terme à leur action de protestation et la RN12 a été enfin rouverte à la circulation.

Aomar M.

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