«À la veille des examens du premier semestre, nous ne pouvons rester silencieux et cautionner la mise à mort de la carrière de nos collègues». C’est par ces propos que des enseignants de l’université de Béjaïa, regroupés dans un collectif, ont affiché leur soutien à leurs collègues frondeurs du département de physique, en grève depuis plus de quatre mois maintenant pour exprimer leur rejet de la nomination du nouveau chef de leur département. En projetant un sitin de protestation pour demain mardi, ce collectif appelle à «un sursaut de dignité» de l’enseignant à l’université de Béjaïa, qui subi depuis des années, dénonce-t-il, «toutes sortes de mépris et de déni au point de se retrouver réduite à une mission scolaire sous la chefferie».
Pour sa part, la section CNES de l’université a exprimé dans une déclaration rendue publique, dernièrement, son «indignation» devant ce qu’elle qualifie de «laxisme et d’irresponsabilité du premier responsable de l’université qui a choisi le maintien d’une décision de nomination ‘’rocambolesque’’ au profit d’un lobby proche de son administration, comme à son habitude». Pour rappel, la grève de ces enseignants de physique, « qui sont au nombre de 11 sur 40» selon l’administration, a été entamée au début de l’actuelle année universitaire.
Le syndicat (CNES), qui dit militer pour «la démocratisation de l’université», dénonce «les dépassements et les atteintes successives au droit à la grève, à la mission de l’enseignant et à sa dignité». La section locale du CNES s’en prend aussi dans sa déclaration «au silence honteux de quelques enseignants intéressés et parfois incapables de se révolter contre un état de fait imposé par la force de l’intimidation et de la compromission». À noter, pour mémoire, que les enseignants grévistes ont été mis en demeure par l’administration rectorale de mettre fin à leur débrayage, sous peine d’être radiés. Une action en justice a été également engagée par l’administration, qui a déclaré l’«illégalité» de cette grève, à l’encontre des enseignants grévistes.
B. S