La levée de l’immunité parlementaire se précise

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Avant-hier, Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat, sénateurs du Tiers présidentiel, ont été entendus, séparément, par la Commission des affaires juridiques, administratives et des droits de l’homme, dans le cadre de la procédure de levée de l’immunité parlementaire telle que demandée par le ministre de la Justice, qui a été saisi par la Cour suprême. «La Commission des affaires juridiques du Conseil de la nation a entendu, jeudi 9 mai, les deux sénateurs Djamel Ould Abbès et Saïd Berkat dans le cadre de l’étude de la demande du ministre de la Justice concernant l’activation de la procédure de levée de l’immunité parlementaire des deux membres du Sénat», a indiqué un communiqué du Sénat.

Ould Abbès et Barkat ont été entendus par la Commission dans «deux réunions», en présence de son président, Noureddine Bellatrache, et du vice-président du Sénat, Mohamed Boubtima. «La Commission a entendu les deux membres du Conseil de la nation en vue de préparer son rapport à ce sujet, lequel elle transmettra au bureau avant d’être exposé aux sénateurs qui prendront une décision, lors d’une séance à huis-clos», précise encore le communiqué.

Ainsi, le sort des deux anciens ministres du FLN, poursuivis notamment dans des affaires liées à de supposés détournements de fonds, lorsqu’ils étaient à la tête du ministère de la Solidarité nationale, sera scellé cette semaine à la faveur des votes à main levée et à huis-clos des sénateurs sur la levée de leur immunité parlementaire ou pas. Il faut préciser qu’il suffit d’un vote d’une majorité simple pour que la procédure de levée de l’immunité parlementaire soit définitivement enclenchée contre ces deux anciens ministres.

A noter que ces derniers sont attendus cette semaine devant le procureur près le tribunal d’Alger pour l’ouverture d’une information judiciaire à leur encontre, prélude à l’entame de l’enquête judiciaire auprès de la Cour suprême. Lors de leurs auditions par la Commission des affaires juridiques, administratives et des droits de l’homme, des sénateurs avaient rapporté que si Saïd Barkat a «répondu sans complexe et avec détail» aux questions des membres de la Commission juridique, «affichant sa disponibilité à répondre à la justice», Djamel Ould Abbès, lui, «a refusé d’admettre la moindre responsabilité dans ce qui pourrait être retenu contre lui concernant la gestion du ministère de la Solidarité», affirment les sénateurs qui ont eu des échos auprès de leurs collègues de la Commission.

«En ce qui concerne certaines questions posées à Ould Abbès, celui-ci a carrément endossé la responsabilité à son ami Saïd Barkat», ajoutent-ils. Pour rappel, les deux hommes sont soupçonnés d’avoir détourné plus de 706 milliards de centimes du département de la Solidarité nationale et de la Famille durant une période de 15 ans, allant de 2004 à 2018.

M. A. T.

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