La marche des étudiants réprimée à Alger

Partager

La marche des étudiants a été réprimée, hier, à Alger, par la police. Des blessés et des interpellations ont été enregistrés parmi les manifestants. D’aucuns dénonçaient, hier, ce fait, après plusieurs semaines de manifestations pacifiques des Algériens dans les villes algériennes.

La répression de la marche des étudiants à coups de gaz lacrymogène et canons à eau a choqué l’opinion publique qui y voit un début de dérapage de la part des autorités. Au cri «Ya Ben Boulaïd, la bande de Saïd nous a trahis», les étudiants de la quasi-totalité des universités d’Alger ont entamé leur marche depuis la Grande-poste où ils se sont rassemblés dès les premières heures de la matinée, en dépit d’une forte présence policière, rapportent des témoins sur place.

Peu avant 10h30, les étudiants entament leur marche vers la Place Audin, devenue symbole des grands rassemblements algérois. A peine arrivés au Tunnel des facultés, les policiers les ont chargés à tirs de gaz lacrymogène pour les disperser. Les étudiants réussiront tout de même à franchir le cordon policier. Et c’est à ce moment que les canons à eau sont entrés en action.

Les étudiants étaient plus nombreux à vouloir atteindre la Place Audin et très déterminés à faire leur action suivant l’itinéraire habituel de toutes les marches populaires depuis le 22 février dernier. Mais la riposte des services d’ordre a été plus appuyée sur la rue Saâdane où des étudiants furent arrêtés, certains matraqués, rapportent encore des témoins. La désignation, en milieu de la matinée, d’Abdelkader Bensalah, au poste de chef de l’Etat, au terme de la réunion parlementaire au Palais des nations, n’a pas été pour calmer les esprits.

Dès que l’information s’est répandue dans l’Algérois, d’autres citoyens se joignirent aux manifestations des étudiants. Peu avant midi, d’autres étudiants ont été interpellés par la police pendant que les forces antiémeutes chargaient d’autres. En milieu d’après-midi, des milliers d’étudiants se sont amassés devant la Grande-poste cernés par un impressionnant dispositif policier.

M. A. T.

Partager