La pollution, ce mal qui…

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Rien de plus agréable que de se ressourcer en haute montagne, profiter du silence ou des bruits de la nature, des oiseaux qui piaillent ou encore le ruissellement des eaux de sources s’écoulant dans les fossés. Un climat qui fait vite oublier le stress du quotidien et qui permet de faire le plein d’énergie positive. Une énergie que certains n’hésitent pas à dépenser en faisant un boucan du diable pour combler le calme caractérisant le vide abyssal de haute montagne. C’est le cas à Tikjda où la sérénité et la tranquillité prend fin aux abords du CNSLT sur la RN33.

Un amoncellement innommable de commerces se côtoient dans un vacarme assourdissant en plus des automobiles et des bus laissant échapper toutes sortes de musique à fond. Une ambiance de souk où les odeurs de frites se mélangent à celles de la barbe à papa, aux pop-corn et aux grillades au feu de bois. Le manque d’hygiène là encore n’est pas à souligner. Les ‘’parkingueurs’’ reconnaissables à leurs gilets fluorescents font également leurs lois en faisant garer les véhicules des deux côtés de la chaussée. Interrogé à ce sujet, Meziani Smail, le directeur général du CNSLT, réprouve cette «anarchie» de commerce qui n’est pas du tout organisé.

Une fausse note devant ce site qui pénalise le tourisme. «Tikjda ne mérite pas ce genre d’activités qui nuit de manière indiscutable à l’environnement. Il faut développer Tikjda surtout en matière de transports. Pour ce genre de commerces, nous n’allons pas l’interdire mais plutôt l’organiser en créant un espace adéquat ainsi qu’un parking. Le tourisme a besoin de l’artisanat pour se développer en mettant en exergue les produits du terroir.

Poterie, habits traditionnels, plats traditionnels mettent en valeur le circuit touristique. En ces lieux, la vente n’est ni contrôlée, ni organisée et ce n’est pas avec ce genre d’activité que nous pourrons développer le tourisme», estime M. Meziani. Par ailleurs, le constat de la pollution ne s’arrête pas uniquement aux nuisances sonores, mais les amas de détritus laissés sur place par les commerces et les visiteurs fait craindre le pire pour la faune locale. Il est vrai que le nettoyage et le toilettage à l’intérieur du CNSLT saute aux yeux lorsqu’on se rend sur ces hauteurs, malheureusement il n’en est pas de même sur la RN33 où toutes sortes d’immondices et de détritus jonchent les accotements.

Les amas de bouteilles en verre, plastique, canettes, sachets en plastiques et depuis peu l’apparition de barquettes en aluminium servant à transporter les repas sont autant de déchets qui enlaidissent le paysage. Un paysage pollué par l’attitude incivique de certaines personnes accentué par l’absence d’intervention des services concernés, à savoir l’environnement et les responsables de la wilaya ainsi que ceux du Parc National du Djurdjura.

Hafidh Bessaoudi

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