La pollution infeste le piémont de Lalla Khedidja

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Situé en plein cœur du flanc sud du massif du Djurdjura, soit au pied du sommet de Lalla Khedidja, la commune de Saharidj a tous les atouts pour parvenir à zéro pollution. Malheureusement, le manque de moyens et la mauvaise gestion des facteurs de pollution sont à l’origine de plusieurs points noirs qui durent depuis plusieurs années.

À commencer par l’envasement de deux ouvrages de décantation dont le premier se situe à la sortie sud du chef-lieu de commune au lieu-dit Tala n’Ath Salah qui est une authentique station d’épuration des eaux usées. Réalisé en 1992, cet ouvrage reçoit le principal rejet de l’assainissement du chef-lieu de commune et des agglomérations périphériques tels que le village Aggach et le vieux Saharidj. Ayant servi plus d’une année, il est aujourd’hui complètement obstrué et envasé faute d’entretien.

À l’heure actuelle, cet ouvrage qui a consommé une enveloppe financière conséquente ne sert que de décor de lamentation, témoin d’une gestion défaillante. Le second ouvrage de même type, mais de moindres dimensions, a été réalisé en périphérie du quartier Ignane en 1998 et a subi le même sort. Ce dernier était destiné à traiter les eaux usées de ce quartier et une partie du quartier Ighil ou Zekour. De ce fait, l’important débit pollue les deux principaux cours d’eau de la commune Assif Levaal et celui d’Iwakuren qui font jonction à mi-chemin pour se jeter ensemble dans Assif N’sahel, à proximité d’Aharrach, après avoir traversé d’importants vergers d’agrumes et des oliveraies.

Le point noir suivant est celui de la décharge sauvage qui reçoit les déchets ménagers de toute la commune implantée au cœur de la paradisiaque forêt de la colline d’Achayvou à moins de 30 m du stade communal. L’endroit et ses pourtours sont ensevelis par d’infinis amoncellements d’ordures dont les odeurs et la fumée ocre de l’incinération bombardent copieusement et à longueur de journée un CFPA, un lycée et le siège de la mairie situé à moins de 100 m. Les villages situés en haute montagne tels que Ath Hamad, Ath Illiten et Imezdhurar qui sont de véritables sites touristiques ne sont pas non plus épargnés par la pollution des ordures à cause des rotations des enlèvements très espacées et l’existence de nombreux dépotoirs sauvages autour de ces villages.

Il fut un temps où les deux communes de haute montagne Saharidj et Aghbalou relevant administrativement de la daïra de M’chedallah qui se débattent avec leurs ordures ménagères ont été programmées pour bénéficier d’un Mini-CET commun en même temps que le CET d’Ahnif. Hélas, le dossier croupit depuis plus d’une dizaine d’années dans les tiroirs des organismes étatiques concernés au même titre que celui de la réalisation de deux stations d’épuration des eaux usées d’Assif Sahel, l’une à Achadhoukh dans la commune de M’chedallah et la seconde à Toghza dans celle de Chorfa dont les deux assiettes de terrains ont été choisies et les fiches technique élaborées en 1994 mais oubliées depuis.

Oulaid Soualah

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