La population scolaire de la commune d’Ath M’likèche dans la daïra de Tazmalt, a amorcé un déclin sensible au cours de ces deux dernières décennies. D’après des témoignages recoupés des professionnels de l’éducation de la région, toutes les écoles primaires de cette circonscription rurale sont plus ou moins affectées par le déclin de leurs effectifs d’élèves. Une tendance lourde et inexorable qui trahit, pense-t-on, un exode rural tout aussi inéluctable et révèle une baisse tangible des natalités. «Chaque rentrée scolaire nous donne l’opportunité de constater une fluctuation à la baisse des effectifs par rapport à l’année précédente.
Les élèves arrivés en fin de cycle et admis au collège ne sont que partiellement remplacés par de nouveaux inscrits», confie un instituteur exerçant au primaire du village Tabouda. Un éducateur d’Ath Ouamar informe que l’école du village a perdu en l’espace d’une dizaine d’année près de 40% de ses contingents d’élèves. «Le déclin du nombre d’apprenants est une constante immuable avec laquelle nous avons appris à travailler. Vous pouvez visiter n’importe quel établissement d’Ath M’likèche, vous aurez invariablement droit au même constat», dira-t-il. Un directeur d’école qui fait état d’une «courbe invariablement descendante», de ces cohortes de scolarisés, confie que les équipes pédagogiques subissent en conséquence des coupes périodiques.
«Pour ne pas avoir à subir des suppressions de postes par l’administration, d’aucuns s’ingénient à manipuler les chiffres, en transmettant des statistiques artificiellement gonflées sur les effectifs prévisionnels», avoue-t-il. La révision à la baisse des cartes scolaires, assortie de compressions d’effectifs dans le corps pédagogique, a contraint nombre de responsables d’écoles à pratiquer le jumelage de classes, témoigne-t-on. «Dans certains établissements, c’est l’enseignant lui-même qui prend en charge la gestion de l’administration. Dans d’autres cas, un seul enseignant est affecté pour dispenser toutes les matières, y compris la langue française», confesse un inspecteur pédagogique.
Nacer M.