La prise en charge médicale fait défaut

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La couverture sanitaire dans la wilaya de Boumerdès fait grandement défaut. La population qui a tant espéré une meilleure prise en charge médicale n’a qu’à prendre son mal en patience en raison de la dégradation des services médicaux et l’absence d’équipements et appareils médicaux dans les structures de santé de la région.

Que ce soit dans les milieux urbains ou ruraux, la prise en charge médicale laisse à désirer. Preuve en est le rapport accablant de la commission APW sur la santé présenté récemment.

La wilaya de Boumerdès est dotée de 118 salles de soins réparties sur 32 communes, d’une quarantaine de polycliniques et de trois hôpitaux (EPH) à Bordj Ménaïel, Thénia et Dellys. En matière d’infrastructures hospitaliers, la wilaya connait une pression accrue ces dernières années en raison de l’augmentation de sa population.

À titre d’exemple, l’EPH de Bordj Ménaïel a été conçu pour une population ne dépassant pas les 40 000 âmes, actuellement il reçoit des malades de plusieurs communes et même des autres wilayas du pays. À l’EPH Rabah Bitat de Thénia de 296 lits, plusieurs carences ont été signalées au niveau des services de l’hôpital, provocant ainsi une prise en charge dégradée et loin des aspirations des malades.

Au niveau du service de la pédiatrie d’une capacité de 41 lits, on déplore la surcharge de ce département, le manque de personnel qui est de 17 médecins et 24 infirmiers, et ce en raison des malades qui affluent et qui atteint plus de 150 par mois.

Le dîner est distribué avant 17h en raison de l’absence d’un ouvrier durant la nuit. Un bienfaiteur de la région avait aménagé une aire de jeu pour les enfants malades en 2017, mais elle se trouve dans un état délabré suite au manque d’entretien.

Au niveau des urgences pédiatriques, on signale l’exiguïté des lieux et l’absence d’équipements médicaux comme l’ECG et l’absence d’une salle déchoquage ainsi que l’absence de médecins spécialistes. Le service reçoit près de 150 cas par jour. Des carences sont également signalées au niveau de la maternité de l’EPH qui accueil près de 500 parturientes chaque mois.

Le service compte cinq médecins spécialistes et 44 autres généralistes et une trentaine de paramédicaux, mais ce nombre est loin d’être suffisant pour une meilleure prise en charge. En l’espace de cinq mois, 874 opérations chirurgicales (cas césariennes) ont été faites au niveau du service des urgences.

La maternité est dotée de 44 lits, ce qui est insuffisant pour l’accueil du nombre important des parturientes qui arrivent souvent des autres régions du pays, notamment de Bouira. Les médecins parlent d’une pression accrue sur ce service. Ce dernier n’est pas doté en équipements nécessaires, à l’exemple d’un enregistrement du rythme cardiaque fœtal (ERCF).

Le service de radiologie est le plus touché par des manques en tous genres, en équipements et en personnel notamment. Un déficit créant en personnel spécialisé et l’impossibilité de recruter depuis le départ à la retraite de certains radiologues et praticiens du scanner notamment. Par conséquent, les rendez-vous des malades sont étalés sur plusieurs mois. Le service est doté d’un seul numériseur, mais qui n’est pas doté en capteur plan et manque en dosimètres.

Faute de personnel médical, la garde de nuit n’est toujours pas assurée au niveau du service d’ophtalmologie. Idem pour l’hôpital de Dellys qui accuse également un déficit en tous genres, du personnel et d’équipements médicaux, à l’exemple d’ECG au service de médecine interne pour femme. Ce dernier est doté de 18 lits, trois médecins généralistes et deux spécialistes ainsi que 14 paramédicaux.

Pour ce qui est de la maternité, le service est doté de 32 lits, un médecin généraliste et deux spécialistes ainsi que 35 infirmiers. Un déficit de six spécialistes est enregistré pour combler cette carence qui cause le manque de gardes. Le service est exiguë, l’échographie est en panne alors qu’il connait de pression par l’affluence de parturientes de plusieurs régions.

Le service de radiologie fonctionne sans médecins spécialistes, il est assuré par des paramédicaux dépourvus de connaissances en la matière. Ici, on continue d’utiliser les clichés pour les radios. Les malades cancéreux, eux aussi, n’ont pas de meilleure prise en charge. Le service est petit et ses équipements sont anciens.

Dans la commune de Bordj Ménaïel, les malades attendent avec impatience le transfert de service de chirurgie vers une autre structure réalisée en 2013. L’actuelle structure de trois salles opératoires est vétuste et ancienne et se dote des équipements anciens nécessitant d’êtres rénovés.

La bâtisse abritant la maternité avec ses 21 lits est ancienne et vétuste à la fois, souvent les équipements médicaux tombent en panne ce qui retarde un peu la prise en charge des malades. Le service accueil près de 600 malades mensuellement et le fonctionnement est assuré par sept médecins.

Le service de la chirurgie pour maternité, trois médecins assurent la garde accueillent près de 60 parturientes par mois. L’on accuse un déficit en matière de personnel. Le parc roulant des hôpitaux de la région composé de 25 ambulances (11 Thénia, 6 Dellys et 8 Bordj Ménaïel) est dans un état de déliquescence avancé. La plupart des véhicules sont vétustes et nécessitent la rénovation.

Youcef Z.

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