La retenue collinaire d’Aguemoun à l’abandon

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La retenue collinaire d’Aguemoun est complètement délaissée, même des services concernés au niveau de la commune de Boudjima et des daïras d’Ouaguenoun et de Makouda.

Les quelques hectares qui étaient irrigués dans les premières années de sa réalisation sont aujourd’hui abandonnés par les agriculteurs qui ont manqué d’aide et d’attention alors qu’ils faisaient d’énormes efforts pour résister. Mais ce sera peine perdue car l’aide et l’accompagnement espérés ne viendront pas. En effet, cette retenue importante a connu quelques années d’utilisation mais a vite fait de tomber dans l’oubli.

Quelques années plus tard, des fissures apparaîtront dans sa digue. Ce qui indique de réels problèmes dans sa structure de base. Mais cela ne semblait point alerter les services de l’agriculture. Après maintes réclamations des quelques agriculteurs encore actifs sur les lieux, des réfections ont été effectuées. La retenue sera sauvée in extrémis. Ce qui n’encouragera toutefois pas les agriculteurs qui attendaient eux aussi une attention particulière pour être encouragés à résister. Peine perdue. Pourtant, ces derniers ont pratiqué des cultures maraîchères en abondance.

En quelques années, des étendues vertes ont été observées aux alentours de la retenue. Soudain, tout se fane et devient sec. Les quelques récalcitrants finiront par baisser les bras. Sur les lieux, il n’y a aucune trace de la présence humaine. La retenue se cachera dans les bois de honte de son inutilité. Victime d’oubli, elle se dégradera au gré des hivers et des étés qui se suivent. Aujourd’hui, personne ne pense à faire de l’agriculture sur les lieux. Personne n’y va à l’exception de quelques rarissimes tracteurs citernes qui s’y aventure bien que des pistes agricoles aient été ouvertes.

Pour certains agriculteurs, l’échec de la stratégie des retenues collinaires est surtout dû à l’absence de politique agricole globale qui leur aurait conféré un rôle bien déterminé. Construite, ces dernières seront abandonnées et livrées aux aléas du climat. La majeure partie d’entre elles ont tari avec les hivers moins pluvieux alors que d’autres ont été frappées par des fissures dans leurs digues. Les retenues qui résisteront sont celles qui continuent d’être utilisées comme celles préservées à Zaouïa dans la daïra de Makouda. Celles-là continuent d’irriguer et de permettre l’émergence d’une culture maraîchère importante.

Akli N.

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