La RN18 de nouveau bloquée par des protestataires

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Hier encore, et pour la deuxième fois cette semaine, la route nationale n° 18, a été fermée à la circulation au niveau de la commune d’Aïn-Hdjar, à une dizaine de kilomètres à l’ouest de la ville de Bouira. Cette fois-ci, ce sont les citoyens du village Zahar, à quelques encablures du chef-lieu de cette commune, qui ont barricadé ce tronçon routier à hauteur de leur village, à l’aide de pneus, de troncs d’arbres et d’objets métalliques, dès 9 heures du matin. A travers cette action de protestation, les villageois ont voulu dénoncer «un manque flagrant» de projets de développement dans leur localité, ce qui a induit la détérioration de sa qualité de vie.

D’après les protestataires avec lesquels on s’est entretenus, le réseau routier de ce village est dans un état «catastrophique» et aucun projet d’aménagement urbain n’a été inscrit depuis… 1985 ! Nos interlocuteurs ont aussi fait savoir qu’un glissement de terrain, provoqué après des travaux de réalisation d’une mosquée, est survenu au centre du village et menace actuellement plusieurs maisons. Les protestataires dénoncent aussi le «mutisme» du maire d’Aïn-Hdjar, auquel ils reprochent son «inaction» lors des inondations qui ont touché la localité, la semaine dernière. «Les autorités locales sont absentes et nous sommes marginalisés !

Dans tout le village, il n’y a que deux poteaux d’éclairage public. Le réseau routier, n’en parlons même pas tellement il est dans un piteux état. L’absence d’aménagement et de réseaux souterrains provoquent régulièrement des inondations, comme ça a été le cas la semaine dernière lors de laquelle les eaux ont même inondé cette RN18 que nous avons nous-mêmes libérée», assure l’un des villageois. Ce dernier se désole aussi de l’état «d’abandon» dans lequel se trouve l’unique école primaire de la localité, qui n’a ni cour, ni cantine, ni eau potable. Cela dit, le plus grand problème auquel sont confrontés ces villageois reste celui du logement. Selon eux, une véritable crise de logement s’est installée dans cette localité face au nombre jugé «dérisoire» des aides à l’habitat rural.

Les manifestants signalent aussi que les logements sociaux sont rarement attribués à Zahar. Pour ces révoltés, la goutte qui a fait déborder la vase et les poussés à fermer la RN18, c’est le «passage éclair» de la commission communale du logement, hier, au niveau de leur village. Les membres de cette commission n’auraient visité que les maisons de sept demandeurs de logement, ce qui n’a pas été du goût des autres demandeurs, dont le nombre dépasse les 50. En réaction, ceux-ci ont donc procédé à cette action de rue juste après le départ de cette commission. Hier vers 10h30, le maire d’Aïn-Hdjar s’est déplacé sur les lieux de la protestation, a-t-on constaté sur place, sans arriver à convaincre les protestataires de libérer cette route.

A l’heure où nous mettons sous presse, la RN18 était toujours bloquée à hauteur de ce village par les protestataires qui réclamaient le déplacement du chef de la daïra d’Aïn-Bessem sur les lieux. Des centaines d’automobilistes étaient obligés, comme à chaque fois que cet axe est bloqué, de faire un détour de plus de 70 km via la localité d’El-Hachimia, pour arriver au chef-lieu de wilaya ou à Aïn-Bessem.

Oussama K.

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