Depuis quelques semaines et ce, en raison du mauvais temps qui sévit, les chalutiers ne sortent que très rarement en mer pour pêcher du poisson. C’est toutefois ce qu’affirment les poissonniers de la wilaya de Bouira pour justifier les prix assez exorbitants de la poiscaille en tout genre. Si pour le merlan, bonites et autres dorades, les tarifs pratiqués auparavant étaient jugés astronomiques, ces jours-ci, force est de constater que même la sardine est devenue inabordable pour les modestes bourses.
Le kilogramme de sardine digne de ce nom était affiché sur le marché hebdomadaire à 800 dinars. Certes, la wilaya de Bouira ne dispose pas de littoral, mais le port de Zemmouri dans la wilaya de Boumerdès n’est qu’à 60 kilomètres et le trajet ne suffit pas à lui seul à expliquer cette hausse soudaine. ‘’Ces jours derniers, à cause du mauvais temps, les rares chalutiers qui s’aventurent en mer ramènent très peu de poissons, et lorsqu’arrive l’heure des enchères, le prix des cageots de sardines montent en flèche.
Lorsque nous arrivons à en acquérir quelques cagettes, et en les détaillant au kilo, nous sommes dans l’obligation de nous faire un petit bénéfice mais vraiment infime, car il s’agit pour nous de satisfaire notre clientèle attitrée à l’image des restaurants qui comptent sur nous pour les alimenter‘’, explique un poissonnier de Bouira ayant pignon sur rue. Auprès des restaurants, le prix du plat de sardine a également triplé ces jours derniers. ‘’ Un plat frites sardines coûte désormais 450 dinars alors qu’auparavant, il était affiché à 150 da.
On devra se passer de protéines le temps que le poulet soit moins cher également‘’, indique un habitué des restaurants populaires de la ville. Sur le marché, même les anchois auparavant très peu prisés contrairement aux sardines, affichent des tarifs excessifs de l’ordre de 600 da le kilo. ‘ En ces temps de disettes, entre le poulet à 350 da le kg, les œufs à 380 da le plateau et la sardine à 800 da, nous astreindrons au régime végan cet hiver et nous obligerons nos enfants à devenir végétarien, car il est impossible de faire un menu avec ces aliments hors de prix‘’, déclare un fonctionnaire. La seule solution qui demeure encore envisageable pour les Bouiri est de se rabattre sur les barrages de Koudiet Acerdoune, Tilesdit ou encore Oued Lek’hel où de belles carpes royales n’attendent que d’être pêchées et consommées à moindre prix.
Hafidh B.