L’association de soutien aux personnes handicapées El Baraka à travers son bureau de Tizi Ouzou, en collaboration avec le CFPA, l’Ansej et la Cnas, a organisé, mercredi dernier, une journée d’information sur l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. C’était à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des handicapés. Dans son allocution d’ouverture, M. Rachid Djebari, directeur du CFPA, a insisté sur l’importance à accorder à cette frange de la société pour qu’elle obtienne ses droits, tout comme il a remercié les membres d’El Baraka qui ont initié cette rencontre non seulement au profit des personnes handicapées mais aussi aux stagiaires de l’établissement.
« Nous sommes tous concernés parce que chacun de nous doit regarder autour de lui. Il y a toujours une personne de cette catégorie à aider ou à accompagner pour qu’elle recouvre ses droits », a-t-il souligné. Dans sa conférence, M. Ahcène Menad, président du bureau d’El Baraka de Tizi-Ouzou a surtout axé son intervention sur l’accessibilité de ces personnes au travail, à la santé, à l’éducation, au transport… « Juste avec le concours de tout un chacun, ces personnes n’auront pas de difficultés à se déplacer par exemple.
Nos autorités devraient penser à chaque fois à l’aménagement des trottoirs, à l’aménagement des moyens de transports quant à les adapter à cette catégorie de personnes », a-t-il estimé. Il a, ensuite, lancé un appel en direction des APC de prévoir le transport adéquat aux enfants scolarisés dans les centres réservés pour cette catégorie de personnes. Nos textes de loi au sujet de ces personnes, a-t-il dit, sont les meilleurs.
Il a regretté que ce soit leur application qui n’est pas respectée. « Certes, les dernières décisions sont favorables par rapport au relèvement de la pension à 10000 dinars et à 3% de postes d’emploi pourvus aussi bien dans le secteur public que du secteur privé pour ces personnes , mais, il faut aussi souligner que cela reste toujours insuffisant quand on voit par exemple des jeunes handicapés avec leurs diplômes toujours à la recherche d’un emploi », a-t-il, aussi, expliqué. Il a même donné l’exemple d’une jeune fille titulaire d’un diplôme obtenu au CFPA de Draâ El-Mizan où a eu lieu cette rencontre n’ayant pas encore trouvé d’employeur. » Malheureusement, cette jeune fille n’est pas encore acceptée dans un poste qui lui convient.
J’appelle le secteur chargé de l’emploi de regarder ces personnes qui sont compétentes parfois plus que les valides », a-t-il martelé. Si la Direction de l’Action Sociale a donné un total de 28000 handicapés au niveau de toute la wilaya, il n’en demeure pas moins que les chiffres de l’Office National des Statistiques (ONS) contredisent ce nombre. Selon cet organisme chargé des statistiques, le nombre de handicapés dans la wilaya de Tizi-Ouzou est de 78393 personnes réparties comme suit (handicapés moteurs 9602, auditifs 3735, visuels 8471, Mentaux 9049, poly-handicaps 4248, maladies chroniques 21896, autres 20671 et non déclarés 629).
C’est dire que cette frange alarme la situation. Dans son intervention, le conférencier a, en outre, avancé le nombre de 500 interventions chirurgicales diverses effectuées au profit des handicapés depuis 2014. « Nous soutenons toujours cette frange de la société. Je remercie à cette occasion le professeur Nekhla qui, grâce à ses réseaux, nous a beaucoup aidés. Nous continuerons sur cette voie pourvu que des partenaires se joignent à nous « , a-t-il encore mentionné. Avant de conclure, il est revenu surtout sur le manque d’information et de communication.
« La communication est primordiale pour venir en aide à ces personnes », a-t-il relevé dans son intervention. D’ailleurs, à ce sujet, la parole a été cédée au représentant de l’Ansej sur ce dispositif dans son volet concernant ces personnes et aussi au directeur de l’agence locale de la Cnas qui, lui aussi, est revenu surtout sur la carte Chiffa et ses avantages tout en donnant le dossier nécessaire pour son obtention. Cela étant, cette journée a été bénéfique car le thème était important.
Il s’agissait surtout de suggestions pour mettre en place des dispositifs en vue d’une meilleure prise en charge des handicapés pour un quotidien meilleur, eux qui n’auront plus à compter sur l’assistance des autres parce que ce sont des personnes qui peuvent être autonomes pour peu qu’on leur facilité la vie.
Amar Ouramdane